De la tradition orale au récit littéraire
L’origine de la légende de Lydéric et Phinaert est mal connue. D’abord transmise oralement, cette histoire semble avoir été rédigée à partir du 15e siècle. Elle se base sur des faits historiques réels, qu’elle adapte au contexte lillois. Au fil des siècles, les auteurs s’emparent de cette légende, comme le poète lillois Alexandre Desrousseaux, l’écrivain Alexandre Dumas, ou plus récemment François Boucq.
De la procession religieuse à l’apparition de géants d’osier
À partir du 16e siècle, la légende de Lydéric et Phinaert est jouée lors de la procession de Lille. Pendant le cortège, les habitants figurent des scènes bibliques ou des récits anciens, comme celui du « comte Lydéric ». Parallèlement, deux géants d’osier costumés et portés à dos d’homme apparaissent pour la première fois lors de la procession en 1565. Cette tradition des géants disparait à la Révolution française pour renaître à partir de 1821 à l’occasion des fêtes de la ville, sous la forme de Lydéric et Phinaert.
Quand la famille s’agrandit
La famille des géants s’agrandit dès 1825 avec Jeanne Maillotte, cabaretière qui a chassé les Hurlus de Lille en 1582, et le Tambour-Major des Hurlus. Dans les années 1970-80, plusieurs autres géants sont créés dans différents quartiers de la ville.
Une première rénovation des géants en 1956 par les élèves de l’École de beaux-arts où l’acier remplace l’osier oblige les géants à être tractés. Après leur disparition en 1995 dans un incendie, l’artiste Stéphane Deleurence, leur redonne vie en 1999. Il revient à la structure d’origine en osier et crée des personnages de 6,5 mètres de haut qui se déplacent, prévus pour être portés par six à huit porteurs chacun. Lydéric a une épée et un faucon sur l’épaule ; Phinaert a des cheveux noirs, une barbe et brandit une hache.
Depuis 1999, ils accueillent les visiteurs dans la grande galerie de l’hôtel de ville et participent régulièrement à des fêtes et défilés.