Les monuments tels que la cathédrale, l’église Saint-Étienne ou encore le rempart gallo-romain sont préservés tandis que l’hôtel de ville est dévasté, seule, la façade subsiste. Pendant l’occupation, la reconstruction s’organise. Un déblaiement méticuleux est mis en place et des baraquements sont aménagés pour loger les sinistrés et abriter les commerces. Dès juillet 1940, le conseil municipal décide de confier l’élaboration du plan de reconstruction à l’architecte-urbaniste Albert Parenty, associé à Georges Noël, originaire de Beauvais et grand Prix de Rome en 1937.
La reconstruction, un tournant pour la ville
Le plan de reconstruction s’inspire du projet d’aménagement, d’extension et d’embellissement conçu par Albert Parenty dans les années 1920. Beauvais annexe ainsi les quatre communes adjacentes, ouvrant de nouvelles superficies pour l’aménagement de l’espace urbain. Le plan ne se limite pas à la reconstruction des zones détruites, mais anticipe le développement et la modernisation du territoire dans sa globalité. Dans cette perspective, le réseau viaire est revu pour éviter le croisement des principales voies de communication en plein cœur de ville et en les détournant sur les boulevards périphériques. Le périmètre des zones industrielles est clairement défini, tandis que les secteurs d’habitat sont répartis sur l’ensemble du territoire pour reloger une population en pleine croissance.
Une architecture moderne respectueuse du passé
Le plan de reconstruction s’attache à adapter la ville aux évolutions de la société (développement de l’automobile, salubrité…) sans pour autant marquer une rupture avec les témoins de la ville d’hier. Un dialogue entre patrimoine et modernité est instauré. Les matériaux locaux tels la pierre calcaire, la brique, la tuile ou encore les décors de céramique sont employés pour la construction des nouveaux immeubles et les ensembles édifiés aux abords des monuments sont réalisés en harmonie avec les architectures patrimoniales. Des rues sont percées et alignées ouvrant des perspectives sur la cathédrale et l’église Saint-Étienne, tout comme le pont de Paris, nouvelle entrée de ville depuis la capitale, qui offre une vue panoramique sur le centre-ville.
Lien vers film : « Et solide je demeurerai. Beauvais, histoire d’une renaissance«