Une transition entre le roman et le gothique
Les premiers siècles de l’histoire de Saint-Étienne sont peu connus et aucune église primitive n’a été retrouvée par les archéologues. L’édifice a été entièrement reconstruit au 12e siècle, comme en témoignent le transept et la nef. Si les décors extérieurs de la corniche, du portail latéral ou du transept illustrent l’art roman du Beauvaisis, les voûtes sur croisées d’ogives qui couvrent l’édifice marquent la transition entre le roman et le gothique.
La reconstruction du chœur au 16e siècle, un renouveau architectural
Devenu trop étroit pour les offices, le chœur est reconstruit au 16e siècle suivant les canons du gothique flamboyant dans un style identique à celui du transept de la cathédrale Saint-Pierre. Le clocher, alors situé à la croisée du transept, est entièrement démonté de peur de son effondrement et remplacé par la tour actuelle jouxtant la façade occidentale entre la fin du 16e et le courant du 17e siècles.
Des verrières d’exception
Les vitraux qui parent l’édifice sont reconnus comme des chefs-d’œuvre de la Renaissance. Ils ont été réalisés au 16e siècle par les Le Prince, une dynastie de maîtres-verriers beauvaisiens réputés jusqu’en Normandie et en Île-de-France. Parmi les plus remarquables, la somptueuse verrière de l’Arbre de Jessé dessinée par Engrand Le Prince vers 1520 se distingue par la qualité de sa composition et l’éclat de ses couleurs.
Saint-Étienne et le pouvoir communal
La richesse de sa paroisse et sa proximité géographique avec la maison communale et la place Jeanne-Hachette contribuent à faire de l’église le témoin de la vie de la commune. C’est de la « tribune aux harangues », située contre la façade nord que le maire prenait la parole. Saint-Étienne abritait également la cloche de la commune faisant office de beffroi. Enfin, le mobilier de l’église, d’une grande qualité artistique, était souvent commandé à titre personnel par les maires et les échevins afin d’obtenir ou de confirmer une reconnaissance sociale.
Lien vers la vidéo : La charpente du chœur de Saint-Étienne, un patrimoine révélé