Un centre sur les peintures murales romaines à Soissons
Suite à une prospection aérienne à l’est de Soissons, le plan des dépendances d’une villa romaine est apparu dans la commune de Mercin et Vaux à cinq kilomètres de Soissons. La villa voisine avait été détruite par le creusement de gravières. Dès les premiers sondages, un bassin antique relève un certain nombre de fragments d’enduits peints jetés là lors de travaux de réfection. Ce type de matériel archéologique n’avait jamais fait l’objet d’études en France, faute de personnel qualifié dans ce domaine. Une jeune chercheuse du CNRS qui avait travaillé sur les peintures romaines de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence) décide de se lancer dans l’aventure à Soissons. Nous sommes en 1966. Les découvertes sont considérables et un espace de stockage est nécessaire. Le grenier de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes est mis à disposition, il toujours utilisé par les archéologues aujourd’hui.
De la fouille au musée
Les prélèvements des enduits peints sur les sites archéologiques sont délicats du fait de la fragilité des fragments. Des actions de consolidation sont souvent nécessaires sur le chantier même. Après la dépose, les fragments sont envoyés dans le centre d’étude de Soissons et un long et patient travail d’assemblage commence. L’analyse des fragments permet de renseigner sur la hauteur des murs, l’emplacement des fenêtres… Les motifs décoratifs peuvent indiquer la fonction de la salle qu’ils ornaient. Après stabilisation et consolidation, le décor est fixé sur un support moderne, les manques sont comblés. L’ensemble est ensuite remis au musée ou centre de conservation du site archéologique d’origine.
Le Centre d‘études des peintures murales romaines de Soissons ouvre régulièrement ses portes au public adulte et aux scolaires.