Un commerce prospère au Moyen Âge
Au 12e siècle, la symbolique des couleurs évolue ; la Vierge Marie est de plus en plus représentée vêtue d’un manteau bleu et le très pieux roi Louis IX, décide de faire de cette couleur l’emblème du royaume de France. L’âge d’or du bleu est né.
Au Moyen Âge, Amiens est une ville de teinture. La qualité des eaux à faible courant de la Somme est reconnue pour favoriser la tenue de la couleur sur les tissus. La waide, abondamment cultivée, était exportée à prix d’or dans toute l’Europe en particulier vers les villes drapantes de Flandre et d’Angleterre.
De la plante au pigment
La waide est une plante basse qui pousse sur des terres calcaires ou argileuses. Ses fleurs jaunes sortent au mois de juin. Cueillies à la main, ses feuilles sont ensuite broyées dans les moulins. Pressées puis séchées elles sont ensuite vendues sous forme de boules appelées coques.
Le commerce de la waide est si florissant qu’il permet à Amiens d’édifier sa cathédrale en un temps record. Plusieurs représentations sculptées monument, une statue représentant deux marchands waidiers devant un sac de coques de waide sur la façade latérale sud et des fleurs de waide stylisées sur le soubassement de la façade occidentale attestent de la prospérité de cette corporation de métier.
La fin de l’activité
La guerre de Cent Ans met fin aux échanges commerciaux fructueux entre la France et l’Angleterre, qui se tourne alors vers le Languedoc pour l’approvisionnement en guède. Au 16e siècle, la découverte de l’indigo aux Amériques supplante définitivement la culture de la waide pour l’obtention du précieux pigment bleu, eu égard son moindre coût bien que de moindre qualité.
Aujourd’hui, la culture de la waide est de nouveau mise à l’honneur dans la région grâce au travail de quelques passionnés.