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La tour et l’ensemble Perret, Amiens

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1949

Du haut de ses 104 mètres, la tour Perret fait partie d’un ensemble architectural plus vaste qui comprend la gare du nord et qui dégage une place généreuse. Portant le nom de son créateur Auguste Perret, son chantier débute en 1949. L’ensemble forme un « U » où le béton armé est l’unique matériau constructif, traité avec la plus grande des noblesses. Ici, rosé, là-bas bouchardé, le béton se révèle un matériau subtil, façonné par des artisans détenteurs d’un savoir-faire, bien loin des idées reçues. Ces nuances de teintes et de matière soulignent la façade et révèlent la trame constructive qui se répète.

Détail du couronnement de la tour Perret, un sablier de verre imaginé en 2005, par l’artiste Thierry Van de Wyngaert © Claire Lefort

Les banches de bois qui servent de moule, laissent leur empreinte sur le béton © Samuel Crampon

Vue nocturne de la canopée et de la tour Perret © Laurent Rousselin

Œuvre d’un architecte bâtisseur

Né en 1874, Auguste Perret reprend l’entreprise familiale de construction en 1905 avec ses deux frères et se spécialisent dans le béton armé. À cette époque, la figure de l’architecte est affaiblie par la révolution industrielle, ne disposant ni d’un enseignement « constitué » ni de connaissances techniques suffisamment poussées. L’agence Perret affiche des compétences de concepteur et de constructeur.

Installée sur le remblai qui longe le fleuve vers Longueau, la gare d’Amiens vient occuper le centre-ville à l’est, sur le tracé des anciens remparts. Dès 1848, le chemin de fer relie Amiens à Paris et Boulogne.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Amiens voit son centre-ville détruit à 60%. Piloté par Pierre Dufau, le dessin de la seconde reconstruction d’Amiens débute dès les années 1940. Architecte chargé d’en tracer les grandes lignes, il sollicite Auguste Perret pour la reconstruction de la gare, alors détruite, et la requalification de la place Alphonse Fiquet qui s’étend de 1942 à 1951.

La tour Perret se dresse sur vingt-six étages, elle a nécessité 4000 tonnes de béton et devient le plus haut gratte-ciel d’Europe. À la manière d’un beffroi moderne, la tour symbolise la ville qui se relève de ses ruines. Nécessitant des fondations exceptionnelles de 19 mètres de profondeur, la tour, tout comme l’ensemble Perret emploient le principe constructif du plan-libre.

 

Donner au béton ses lettres de noblesse

« Faisons au béton l’honneur de le tailler, de le boucharder, de le layer, de le ciseler, nous avons obtenu des surfaces dont la beauté fait trembler les marchands de pierre. » revendique Auguste Perret. À la recherche d’une architecture banale, c’est-à-dire la plus humaine possible, Auguste Perret emploie le béton, matériau millénaire qu’il traite artisanalement et dont les capacités techniques dictent la trame constructive. Régulier, symétrique, classique, le tracé perpendiculaire de la structure répond à une logique répétitive : 6,40 mètres entre les axes, pour une hauteur de 10 mètres. Le style en architecture, selon lui, résulte du programme de construction, réalisé avec une économie de moyens qui laisse place à la beauté.

La place de 110 mètres sur 120 mètres est bordée d’immeubles de quatre étages. Les hauteurs se décomposent de la manière suivante : au rez-de-chaussée 4,50 mètres, 3,50 mètres aux premier et deuxième et enfin 2,70 mètres pour le dernier étage. Les ossatures sont bouchardées tandis que le remplissage est effectué à l’aide de dalle de béton et de carreaux de plâtre. Si l’emploi que fait Auguste Perret du matériau béton est particulièrement moderne, ses inspirations n’en sont pas moins classiques, à en juger par la composition symétrique de l’ensemble et l’emploi de colonnes à chapiteaux, aux lignes géométriques stylisées.

La tour Perret a été inscrite au titre des monuments historiques en 1975 et la protection a été étendue à l’ensemble de la gare, des bâtiments latéraux et de la place en 2004. La tour a été coiffée d’une verrière pixellisée évoquant une canopée, l’étage supérieur de la forêt, dessinée par l’architecte Claude Vasconi en 2005.

AMIENS MÉTROPOLE

Depuis 2013, Amiens Métropole est forte du label Pays d’art et d’histoire, sous le nom d’Amiens, Métropole d’art et d’histoire, qui correspond au territoire de la communauté d’agglomération composée de 39 communes et plus de 180 000 habitants. Quartiers résidentiels, centre-ville multifonctionnel, faubourgs anciens, villages périurbains façonnent l’identité de cet espace cohérent, harmonieux et riche de ses diversités.

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