Une nouvelle caserne
En 1913, Soissons est une place forte destinée à protéger Paris mais les militaires, cantonnés dans plusieurs casernes, manquent d’espace. Il est décidé de procéder à la construction d’une nouvelle caserne pouvant accueillir près de 3000 hommes du 67e Régiment d’infanterie. Le conseil municipal demande que les constructions donnant sur le boulevard Jeanne-d’Arc fassent l’objet d’une attention particulière pour s’intégrer esthétiquement avec les belles demeures qui le rythment.
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale suspend le chantier alors que cinq casernements ont d’ores et déjà été construits. Les travaux reprennent entre 1921 et 1930. Rebaptisée Gouraud, en souvenir du chef de bataillon Pierre Gouraud, tombé en 1916 à la tête du 67e RI, la caserne est dotée en 1927-28 de la première infirmerie de France avec 49 lits, d’un ascenseur et d’un chauffage central.
L’ensemble, disposé autour d’une vaste esplanade servant aux exercices d’entraînement et aux cérémonies militaires, se compose de pavillons disposés en peigne.
Une vitalité architecturale
En septembre 1993, le 67e RI quitte Soissons. La question se pose alors du devenir de ces bâtiments.
Un concours d’architecture est lancé et le cabinet de Jean-Michel Wilmotte est retenu. Le projet de réhabilitation concerne les pavillons à deux étages qui sont rehaussés. La commande est celle de la création d’un parc tertiaire de 10 hectares. Le projet de reconversion intègre l’existant. La structure extérieure des bâtiments est conservée tandis que les espaces verts sont conçus dans le souci d’un lien entre le site et les quartiers périphériques de la ville.
Une grande vitalité architecturale caractérise le projet Gouraud. D’autres signatures de grands architectes contemporains marquent les lieux, Henri Gaudin avec la Cité de la Musique et de la Danse qui fait écho à l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, Jacques Ferrier avec un étonnant parking aérien habillé de lames de bois ajourées, le tout, végétalisé.