La gare de Noyon du 19e siècle : symbole de l’industrialisation de la ville
La révolution industrielle au 19e siècle s’illustre à Noyon par la création d’une gare et d’une ligne de chemin de fer. La gare est inaugurée le 25 février 1849 par Napoléon III. Cette première ligne permet de relier Creil à Noyon. La ligne est prolongée ensuite jusqu’à Saint-Quentin puis jusqu’en Belgique. Ce moyen de transport moderne et rapide conforte la renaissance de l’économie locale, au ralenti depuis la Révolution française.
De lourdes destructions durant la Grande Guerre
Occupée par les troupes allemandes dès septembre 1914, la ville de Noyon vit au rythme de l’occupation pendant deux ans et demi. En mars 1917, l’armée allemande se replie derrière la ligne Hindenburg , détériorant les villes occupées selon la technique de la terre brûlée. À Noyon, les cloches et les grandes orgues de la cathédrale sont pillées, des bombes explosent dans certaines rues et la gare est dynamitée. Il ne reste plus rien lors de l’armistice de 1918. Après plusieurs projets élaborés par la Ville et la Compagnie des chemins de fer du Nord, la nouvelle gare est finalement inaugurée en 1930.
Un équilibre entre modernité et régionalisme
Urbain Cassan, architecte des gares de Senlis, Saint-Quentin et Lens propose à Noyon un mélange entre modernité et tradition. Les matériaux employés illustrent cette double référence : la brique évoque l’architecture des habitations noyonnaises tandis que le béton armé et les grandes verrières soulignent la nécessité du recours à de nouvelles techniques de construction. L’ornementation intérieure fait référence aux motifs de l’Art déco : mosaïques de grès de couleurs, pavés de verre et ferronnerie à motifs symétriques. L’ensemble est pensé pour les usagers de Noyon avec la grande tour octogonale de l’horloge composée de cadrans alignés sur les axes conduisant à la gare. Ce bâtiment à l’architecture originale est un compromis entre fonctionnalité, innovation et conservation des traits du patrimoine noyonnais.