Un château philippien
Vers 1227, Philippe Hurepel, comte de Boulogne et fils de Philippe Auguste, entreprend de reconstruire les fortifications qui entourent la haute ville depuis la fin du 1er siècle ap. J.-C. et qui ont la forme d’un rectangle. Il décide d’y ajouter un château fort, dans l’angle le plus vulnérable, car tourné vers l’intérieur des terres.
Le château a la forme d’un polygone enserré de courtines rythmées par dix tours. Ses bâtiments sont réunis autour d’une cour centrale. Il est pourvu de deux entrées et n’a pas de donjon. Les murailles sont talutées (plus épaisses à la base). Un chemin de ronde est ménagé dans l’épaisseur des murailles. Les tours circulaires sont percées d’archères en quinconce ; une seule est encore coiffée d’une toiture conique dite en poivrière Le passage d’entrée côté vieille ville a gardé son dispositif de défense : deux tours percées d’archères, assommoir et rainures de la herse. À l’intérieur de la cour, on distingue la salle comtale (salle de représentation du seigneur), plus basse que les autres bâtiments, rehaussés au 18e siècle. Ses fenêtres à colonnettes surmontées de chapiteaux à crochets sont caractéristiques du 13e siècle. Le château comporte des sous-sols complets, où sont visibles une partie de la fortification romaine du 4e siècle. La salle dite de la Barbière, voûtée d’ogives reposant sur trois piliers, est la mieux conservée du château médiéval..
Un château évolutif
Au cours des siècles, le château a subi plusieurs périodes de transformations. Au 16e siècle, pour l’adapter aux progrès de l’artillerie, la partie donnant sur la campagne est blindée d’une épaisse muraille pour résister aux tirs de canon. Six des tours médiévales sont englobées dans ce blindage. Au 18e siècle, le château est transformé en caserne : ses bâtiments sont rehaussés, percés de nombreuses fenêtres et couverts de toitures d’ardoise à la Mansart.
Un château-musée
Après la Seconde Guerre mondiale, le château accueille la prison de 1944 à 1974. Il est ensuite racheté par la ville et aménagé pour abriter un musée qui ouvre ses portes en 1988. Ce lieu permet désormais une double découverte, celle d’un château médiéval ayant conservé une partie de son patrimoine et celle d’un musée d’archéologie, d’art et d’histoire aux riches collections.