Le camp romain
Juché sur la colline dominant l’estuaire de la Liane, un camp romain s’implante au début du 2e siècle. Cet emplacement constituait le point le plus proche de l’Angleterre qui fut convoitée sans succès par Jules César avant d’être conquise par Claude en 43 ap. J.-C. C’est sur ce promontoire que s’établit la base de la Classis Britannica (flotte de Bretagne), qui assure le transport des fonctionnaires et des légionnaires romains vers l’Angleterre.
Le castrum est entouré d’une enceinte rectangulaire percée de quatre portes et dotée de tours quadrangulaires orientées vers l’intérieur. Cette fortification perdure jusqu’au 4e siècle, époque durant laquelle elle est reconstruite sur le même emplacement mais dont les tours semi-circulaires sont orientées vers l’extérieur.
Une enceinte agrandie et confortée aux 13e et 16e siècles
Durant 900 ans, l’enceinte est préservée. En 1214, le roi de France vainc à Bouvines le comte de Boulogne. Philippe Auguste attribue alors le comté de Boulogne à son fils « bâtard » Philippe Hurepel en 1223 qui lance de nombreux chantiers pour renforcer les défenses de son territoire. Les fortifications de la haute ville de Boulogne sont ainsi reconstruites au début du 13e siècle. Elles reprennent le tracé des murs antiques et un nouveau château fort vient se loger dans sa partie nord-est en 1231.
Au 16e siècle, Boulogne est une ville fortement convoitée par l’Angleterre qui en prend possession entre 1544 et 1550. Ses fortifications sont alors arasées et remblayées de terre vers l’intérieur pour mieux résister à l’artillerie du 16e siècle. Elles sont aussi doublées vers l’extérieur par une ligne de défense bastionnée.
Du démantèlement à aujourd’hui
À la fin du 17e siècle Louis XIV décide la démolition du complexe militaire boulonnais qui démarre en 1689. Seule la ceinture extérieure de la fortification du 16e siècle est supprimée. À sa place et après comblement des fossés la ville y aménage des promenades aux 18e et 19e siècles. Les courtines de la face nord sont reconstruites au 19e siècle. La ville établit aussi une promenade à son sommet.
Les fortifications ont peu évolué depuis, elles décrivent un quadrilatère de 325 mètres sur 410 percé de quatre portes et flanqué de 17 tours.
Elles sont protégées au titre des monuments historiques dès 1905 et font l’objet d’une restauration dans les années 1950 suite aux dommages causés par la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle après, de nouvelles interventions sont nécessaires en raison de la poussée et de l’humidité des terres, ainsi que d’une dégradation «naturelle». Cette restauration lancée en 2004 se poursuit aujourd’hui encore.