Le palais épiscopal, symbole du pouvoir de l’évêque
Lorsqu’au 6e siècle, Noyon devient le siège de l’évêché, l’évêque s’installe au nord de la cathédrale avec les chanoines. À partir du 8e siècle, il se sépare de son clergé pour s’établir au sud de la cathédrale, au sein de ce qu’on appelle à présent le quartier épiscopal. Chef religieux de son diocèse, l’évêque, comte de Noyon depuis le 10e siècle, exerce également un pouvoir temporel. Enfin, son statut de pair de France fait de lui un personnage important du Royaume. Le palais où siège l’évêque est donc un lieu de représentation du pouvoir. Après la Première Guerre mondiale, il ne subsiste de cet ensemble que les vestiges de la chapelle du 12e siècle (mais détruite au 19e siècle), une tour massive et carrée du 13e siècle, un pavillon Renaissance en briques du 16e siècle et une aile classique du 17e siècle. Cet ensemble original illustre un condensé de l’évolution architecturale noyonnaise au fil de l’histoire.
La création du musée : la reconstruction d’une mémoire après-guerre
À la signature de l’Armistice de 1918, Noyon est détruite à 80%. La reconstruction ne se termine qu’à la fin des années 1930. La ville de Noyon souhaite ouvrir un musée présentant son histoire et permettant d’ancrer son héritage au sein d’une institution patrimoniale. À cette occasion, le comité de création du musée du Noyonnais est formé. Sa mission consiste à réfléchir à la bonne constitution des collections et à suivre le projet jusqu’à l’ouverture. Le projet est interrompu par la Seconde Guerre mondiale. Le musée est finalement inauguré au sein de l’ancien palais épiscopal en 1948.
Le musée du Noyonnais aujourd’hui
Le musée dévoile les origines de la ville à l’époque gallo-romaine, en exposant les découvertes effectuées lors des nombreuses fouilles archéologiques. Il présente également des éléments lapidaires et du mobilier provenant de la cathédrale Notre-Dame de Noyon et une importante collection de peintures de Joseph-Félix Bouchor (1853-1937), léguée par l’artiste à la ville en 1936. D’autres œuvres et objets illustrant l’histoire de Noyon complètent ce riche ensemble installé dans un site patrimonial emblématique de la ville.