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Le monument aux morts, Saint-Quentin

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1927

Dès août 1919, le conseil municipal de Saint-Quentin envisage d’ériger un monument aux morts à la mémoire des Saint-Quentinois morts pour la France. Après avoir considéré de faire graver leurs noms sur les murs de la crypte du monument de 1870, au centre du cimetière Nord, le conseil décide de faire construire un monument sur le site de l’ancienne caserne Saint-Hilaire, au nord de la ville, détruite en 1917-1918, idéalement placée sur une colline dominant l’ancien champ de bataille de la ligne Hindenburg.

Vue aérienne du monument aux morts © ville de Saint-Quentin

Vue générale du monument aux morts © ville de Saint-Quentin

Monument de 1870, cimetière Nord © ville de Saint-Quentin

Plan d’extension et d’embellissement de la ville de Saint-Quentin, Paul Bigot, 1921 © IFA

Paul Bigot © DR

Aménagement du quartier de la gare en bordure de l’étang d’Isle © ville de Saint-Quentin

Monument de la victoire de la Marne à Mondement, Paul Bigot © IFA

Projet d‘aménagement du quartier de la gare, Paul Bigot, 1922 © ville de Saint-Quentin

Divers projets de Paul Bigot pour le monument aux morts, 1922. © IFA

Divers projets de Paul Bigot pour le monument aux morts, 1922. © IFA

Divers projets de Paul Bigot pour le monument aux morts, 1922. © IFA

Plan du monument aux morts, Paul Bigot, 1922. © IFA

Construction du monument aux morts, 1925-1927. © société Académique de Saint-Quentin

De gauche à droite, Paul Bigot, Henri Bouchard et Paul Landowski © DR

Le mur de la Réformation, Genève, Paul Landowski et Henri Bouchard © carte postale

Les Fantômes, Paul Landowski © carte postale

Le christ rédempteur, Rio de Janeiro, Paul Landowski © carte postale

Frise centrale : détail des scènes de poilus, Henri Bouchard © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Frise centrale : détail des scènes de poilus, Henri Bouchard © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Frise centrale : détail de la scène de l’exode, Paul Landowski © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Frise centrale : détail de la scène du retour des civils, Paul Landowski © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Bas-relief de 1557, Henri Bouchard © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Bas-relief du 8 octobre 1870, Paul Landowski © ville de Saint-Quentin, Frédéric Pillet

Le projet de gisant pour le monument aux morts de Saint-Quentin © IFA

L’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 © carte postale, collection particulière

Cérémonie au monument, années 1930 © société Académique de Saint-Quentin

Le livre d’or édité à l’occasion de l’inauguration du monument aux morts le 31 juillet 1927 © ville de Saint-Quentin

Affiche annonçant l’exécution de neuf civils par l’armée allemande, 27 décembre 1916 © ville de Saint-Quentin

La genèse d’un monument

L’architecte Paul Bigot (1870-1942), Grand Prix de Rome en 1900, en charge du plan d’extension et d’embellissement de la ville de Saint-Quentin, est désigné par le conseil municipal pour mener à bien le projet. Il sera l’auteur des monuments aux morts du Havre (1921), de Caen (1927), et de la victoire de la Marne à Mondement (1930).
Le plan d’extension et d’embellissement, approuvé en décembre 1921, prévoit un réaménagement complet du quartier de la gare, projet dans lequel Paul Bigot envisage la construction d’un portique, venant fermer le parvis de la gare en bordure de l’étang d’Isle. À la fin de l’année 1922, on décide d’associer le portique et le monument, probablement par souci économique mais ce choix est aussi très symbolique.

 

La réalisation

La construction débute fin 1925, en même temps que celle de la gare de la Compagnie des Chemins de fer du Nord, incendiée en janvier 1922. Il s’agit d’une structure en béton armé, recouverte de plaques de granite de Kersanton bouchardé. Elle est réalisée par l’entrepreneur chargé du chantier de restauration de la Basilique, E. Meaume.
Le battage de pieux entre 16 et 18 mètres de profondeur est nécessaire pour traverser l’épaisse couche de tourbe de la vallée de la Somme. Malgré cela, le monument, dont le poids est estimé à 900 tonnes, rencontre rapidement des problèmes de stabilité. Il est incliné de plus 20 centimètres en 1933. Une plate-forme en béton armé en avant du monument, constituée de 31 nouveaux pieux, est nécessaire pour le stabiliser.

Pour la partie sculpture, Paul Bigot fait appel à deux sculpteurs qu’il a rencontrés à la Villa Médicis de Rome, Paul Landowski (1875-1961) et Henri Bouchard (1875-1960), qui travaillent régulièrement ensemble, notamment au Mur de la Réformation de Genève durant la guerre. Paul Landowski est l’auteur du monument « Les Fantômes », sur la butte de Chalmont à Oulchy-le-Château (1935), et du célèbre Christ rédempteur de Rio de Janeiro (1931)

En octobre 1925, les deux artistes reçoivent l’esquisse du monument pour lequel il leur est commandé une grande frise centrale évoquant la guerre 1914-1918, deux bas-reliefs latéraux commémorant le siège de Saint-Quentin de 1557 et la résistance de la ville lors de l’invasion prussienne le 8 octobre 1870, avec le gisant d’un poilu en avant du monument.
Henri Bouchard se charge de la partie centrale représentant les Poilus au combat et du bas-relief de 1557, tandis que Paul Landowski réalise le bas-relief de 1870 et les deux extrémités de la frise centrale, représentant à droite, l’exode de la population civile en mars 1918, et à gauche, le retour de la population dans la cité en ruine après l’armistice.

On sait que Paul Landowski était mécontent du granit choisi, et surtout lassé de sculpter des monuments aux morts : « Toujours des frises de soldats, des évacués, des vieux, des vieilles avec leurs pauvres frusques. J’en suis saturé. Faire de cette misère une entreprise industrielle, c’est pénible ». En revanche, il se réjouissait de sculpter le gisant, seul « morceau de vraie sculpture de ce monument » selon lui. Mais il ne fut jamais commandé, faute d’argent. Le monument, achevé au printemps 1927, est inauguré le 31 juillet 1927.

 

Les noms inscrits

1398 noms sont inscrits sur les arches du monument. Tous ne sont pas des soldats : on compte parmi eux 72 civils : 14 fusillés par l’armée allemande, 10 tués lors de l’invasion d’août 1914, 12 tués lors de bombardements aériens alliés, 34 prisonniers civils morts en détention et un civil tué accidentellement par une sentinelle allemande.
Depuis, se sont ajoutés 440 noms, ceux de la Seconde Guerre mondiale (130 militaires, 94 FFI et déportés, 165 victimes civiles de bombardements alliés), de la Guerre d’Algérie (15) et des Théâtres d’Opérations Extérieures (36).

SAINT-QUENTIN

La ville de Saint-Quentin est née deux fois, et peut-être même trois. Une première fois lors de l’époque de transition qu’est la fin de l’Âge du fer et le début de la période dite « gallo-romaine » et une deuxième au 7e siècle lors de la découverte du corps de Saint Quentin par l’évêque de Noyon, Éloi.

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