Le carillon de l’hôtel de ville, Saint-Quentin
Télécharger la ressource17e siècle
17e siècle
Le paysage campanaire du nord de la France
Le carillon de l’hôtel de ville de Saint-Quentin tient une place particulière par sa situation dans l’espace régional, mais aussi par son ancienneté et les personnalités marquantes des carillonneurs qui l’ont servi. Il est le plus méridional des carillons de ce Nord-Flamand, qui est le berceau majeur de l’Art campanaire. Par sa situation privilégiée sur la grande place carrée au cœur de la ville, il est témoin et acteur d’une histoire locale et régionale tumultueuse, chargée en événements : fêtes, victoires, mais aussi destructions et restaurations.
Depuis plus de trois siècles, le carillon de Saint-Quentin est un marqueur du temps et un instrument de concert.
L’histoire du carillon
En 1647, est édifié un premier clocher sur l’hôtel de ville, avec l’ajout d’une horloge, d’un timbre et d’un carillon de 9 appeaux*. Puis en 1763, le carillon d’origine est remplacé par un plus grand, cette fois-ci de 28 cloches.
Malheureusement, la Première Guerre mondiale fait des dégâts sur l’ensemble de la ville, y compris les cloches du carillon, qui sont brisées par l’occupant en 1917.
Dès la Reconstruction, de nouvelles cloches sont fondues, et aujourd’hui, le carillon de Saint-Quentin est un instrument de 37 cloches, couvrant 3 octaves chromatiques (du Do4 au Do7), représentant une masse de bronze de 2 489 kg.
Le carillon, instrument à part entière
Il peut être joué par l’automatisme pour faire résonner les « ritournelles », ces courtes pièces musicales qui rythment chaque quart d’heure. Ces ritournelles créent depuis toujours un environnement musical incontournable, un patrimoine immatériel qui, tel un sablier, guide à leur insu les Saint-Quentinois dans le temps.
Le carillon de Saint-Quentin est aussi un instrument de concert, le seul en activité en Picardie, grâce à la présence d’un clavier et d’un pédalier destinés au jeu traditionnel. Ce clavier, dit « clavier à bâtons », frappé par les poings du carillonneur, est relié directement, comme le pédalier, aux battants intérieurs des cloches, grâce à une mécanique complexe de transmission.
Son étendue sonore, la qualité de sa transmission qui autorise un jeu expressif de la part du carillonneur, font du carillon de Saint-Quentin un instrument de concert à part entière.
Lexique
Appeaux : nom donné aux petites cloches des carillons.
La ville de Saint-Quentin est née deux fois, et peut-être même trois. Une première fois lors de l’époque de transition qu’est la fin de l’Âge du fer et le début de la période dite « gallo-romaine » et une deuxième au 7e siècle lors de la découverte du corps de Saint Quentin par l’évêque de Noyon, Éloi.
Découvrir