Une architecture qui raconte la ville
Le beffroi est une tour carrée, haute de soixante-deux mètres flanquée à chaque angle de deux contreforts. À sa construction, une flèche torse s’élève entre les fines tourelles d’angle. Faute d’entretien, cette flèche est démolie et remplacée par un dôme en 1736. En 1918, après l’évacuation de la ville par les Allemands, l’édifice est une première fois endommagé par la chute de la grosse cloche puis par un incendie en 1920. La reconstruction est confiée à Pierre Leprince-Ringuet qui commande à Marcel Gaumont quatre statues placées autour du dôme symbolisant différentes époques de la ville : un guerrier franc, un arbalétrier de la milice communale, Louise de Savoie (1476-1531) et le marquis de Cézen, premier gouverneur français de la ville sous Louis XIV.
Le symbole des libertés communales
Symbole de la puissance marchande et de l’indépendance de la bourgeoisie au Moyen Âge, le beffroi assure également une fonction de guet, exceptionnellement conservée à Cambrai jusqu’en 1934. Le guetteur ou gallu sonne l’ouverture et la fermeture des portes de la ville et donne l’alerte en cas d’incendie ou d’attaques extérieures.
Un beffroi sous la protection de saint Martin
Le premier beffroi de Cambrai, dont on ne connaît pas l’emplacement exact, est détruit sur l’ordre de l’empereur Frédéric II (1194-1250) à la demande de l’évêque en 1226. C’est en 1510 que l’empereur Maximilien Ier (1459-1519) renouvelle l’autorisation de pouvoir édifier un beffroi. Les bourgeois choisissent le clocher de l’église Saint-Martin, situé non loin de l’hôtel de ville.
Lors de la reconstruction de la ville, Pierre Leprince-Ringuet aménage un mail Saint-Martin mettant en valeur la tour du beffroi. Il est un des monuments phares de la ville et constitue un repère pour les habitants ou les visiteurs de passage.
Lien vers la promenade sonore : Cambrai, au fil de la ville.