1943
À partir de 1939, l’Allemagne nazie développe un nouveau type de missile considéré par Hitler comme une «Wunderwaffe », une arme miracle qui doit changer le cours de la guerre. Plusieurs années sont nécessaires pour travailler sur les moteurs, la propulsion, l’aérodynamique, les systèmes de guidage. En octobre 1942, la fusée est au point. Elle est destinée à contrer la menace aérienne des alliés venant du sud de l’Angleterre.
Le dôme de la coupole vu du ciel © Carl Peterolff
La scénographie sous le dôme de la coupole © Carl Peterolff
La construction des sites de lancement
Hitler ordonne la construction dans le nord de la France d’une base pour le montage et le lancement de ces fusées V2. Le second site choisi après Eperlecques se situe à Helfaut, dans une ancienne carrière du coteau de l’Aa. La conception de ces ouvrages est confiée à l’organisation Todt, chargée du génie civil et militaire des Nazis. Les travaux débutent en septembre 1943. Ce complexe doit assurer l’assemblage des fusées arrivant en pièces détachées par le train, la production et le stockage d’oxygène liquide pour le carburant et le lancement des fusées. Une partie des activités est souterraine, l’autre, aérienne, est protégée par une structures en béton prenant la forme d’un dôme de 91 mètres de diamètre et 5,5 mètres d’épaisseur de béton armé. Les travaux sont réalisés par des spécialistes allemands et par du travail forcé aux conditions très dures. La construction de la coupole, confiée à une entreprise de travaux publics allemande, se déroule sur 10 mois et mobilise d’importants moyens techniques et humains dont nombre de prisonniers soviétiques, hommes et femmes.
Le site fait l’objet de bombardements massifs par les Alliés à partir de 1944. Il est abandonné pour des lanceurs mobiles. Ainsi, aucune fusée V2 ne décollera d’un site conçu comme la première base de missiles stratégiques de l’Histoire.
Un patrimoine singulier
Ce site figure parmi les vestiges les plus imposants de la Seconde Guerre mondiale en Europe. La Coupole d’Helfaut, ouverte au public depuis 1997 est devenue le centre d’histoire et de mémoire du Pas-de-Calais.
Le Pays de Saint-Omer se situe à mi-chemin entre la métropole de Lille et la côte d’Opale. Il s’inscrit à la rencontre entre les collines d’Artois, la plaine flamande et la plaine maritime, offrant une mosaïque de paysages. Canaux et marais domestiqué illustrent sa maitrise de l’eau à travers le temps. Ses espaces naturels sont variés (landes, forêts, marais) et de grande qualité. Son patrimoine bâti et mobilier remarquable est le fruit d’une histoire riche.
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