Une forteresse du 16e siècle
À l’époque moderne, Cambrai appartient au comté de Flandres, lui-même rattaché au royaume d’Espagne et au Saint-Empire romain germanique. En 1543, l’empereur Charles Quint décide d’y ériger une citadelle qui répond à un double objectif : renforcer la frontière avec le royaume de France et asseoir son autorité sur la ville qui, malgré son statut de neutralité, a laissé passer les troupes françaises à plusieurs reprises.
Cambrai devient une des principales places fortes des Pays-Bas et sa citadelle jouit d’une réputation d’invincibilité. C’est avec sa chute que s’achève le siège de la ville par Louis XIV en 1677. Après le rattachement de Cambrai au royaume de France, les bastions sont encore agrandis, les fossés élargis et de nouvelles demi-lunes, avancées militaires de forme arrondie, maçonnées, renforcent la structure.
Démantelée à la fin du 19e siècle, la citadelle conserve toutefois ses portes, son arsenal, les poudrières et les logements pour officiers et soldats ainsi que son dédale de galeries, aujourd’hui souterraines.
Une ingénieuse architecture militaire
La réalisation de la citadelle est confiée à Donato di Boni. Ingénieur italien, responsable des nouvelles forteresses construites dans les Pays-Bas, il adopte la forme d’un quadrilatère irrégulier renforcé aux angles par quatre bastions. Les fossés, ne pouvant bénéficier d’inondations défensives, sont protégés par une galerie aménagée dans la muraille. Long couloir voûté en pierre et percé de meurtrières et d’évents, elle sert à la fois de défense et de contre-mine.
Un site de promenade et de visite
Sur les espaces libérés après le démantèlement s’étend le jardin public, lieu de verdure et de promenade en centre-ville. En souterrain, une partie des galeries, formant un véritable labyrinthe de sept kilomètres de long conduit les visiteurs à la découverte de l’ancienne forteresse.