La complexe élaboration de la nouvelle charpente
Dès 1922, André Collin fait couvrir les tribunes avec du béton pour protéger cette partie de la cathédrale. Les travaux de charpente du vaisseau principal ne démarrent qu’en 1936. Il n’existe aucun relevé de l’ancienne charpente en bois, ce qui rend la tâche ardue. Après avoir restauré l’arase des murs qui portent la charpente, l’architecte dessine une ossature générale en béton armé et un chevronnage en chêne. Ce modèle dessiné par André Collin renvoie à une tradition ancienne des charpentes médiévales que l’on peut comparer à celles de Laon et Saint-Quentin. Les pièces de béton armé sont de faible section et le béton est dosé à 400 kg/m3 afin d’éviter la surcharge du monument. De fait, La charpente en béton armé de Noyon est plus légère que la charpente en bois d’origine.
Une construction raisonnée et rapide
Le chantier démarre simultanément aux deux extrémités de l’édifice afin que les équipes puissent travailler et avancer plus rapidement. Le béton armé permet un montage beaucoup plus aisé que le bois. On a retrouvé du matériel de construction installé au niveau de la charpente dont des seaux à béton pouvant être soulevés par des poulies pour couler le béton, mais aussi, des wagonnets qui permettaient d’acheminer les éléments et avec eux des rails. Ces objets laissés en place permettent de mieux comprendre l’exécution d’un tel ouvrage dans une période de grand renouveau qu’a été celle de la Reconstruction. Les éléments étaient sans doute coffrés sur le parvis, levés puis acheminés jusqu’au point de pose.
Grâce aux travaux engagés simultanément de part et d’autre de l’édifice et aux avantages du béton armé, la reconstitution de la charpente ne dure que trois ans. L’ensemble est achevé en 1939, tandis que commence la Seconde Guerre mondiale. Symboliquement, ce chantier monumental clôt la période de la première Reconstruction à Noyon.