De nombreux remaniements au fil de l’histoire
Depuis sa reconstruction vers 1131 sur le rempart antique, le château a été remanié à toutes les époques jusqu’au début du 20e siècle. Ses vestiges entremêlent le rempart du 3e siècle, le château capétien, la tour maîtresse, les ruines du château de Louis VI le Gros, dont la chapelle Saint-Denis construite en 1142, et les appartements du roi rappelant la mémoire de Saint-Louis. À l’intérieur des appartements, une cheminée polychrome et une partie de la décoration murale médiévale sont encore visibles.
Un témoignage dans la pierre, des structures de la société médiévale
Sur quelques centaines de mètres carrés, toutes les structures politiques et religieuses du 12e siècle sont perceptibles et conservées, avec une résidence royale et une fondation religieuse initiée par Saint-Louis dans l’enceinte castrale, l’ensemble se trouvant au cœur d’un système d’enceinte du Bas Empire. Les circulations d’origine entre le château royal et l’hôtel du comte de Vermandois contemporain du château sont conservées, dont la portion de rempart par laquelle Louis VI allait rendre visite à son cousin germain, Raoul de Vermandois, compagnon d’armes et sénéchal. Au Moyen Âge, la cour est itinérante, mais les séjours royaux à Senlis sont loin d’être anecdotiques. Les sources écrites révèlent que jusqu’aux 14e et 15e siècles, des actes royaux sont régulièrement signés à Senlis, les rois entretenant des liens étroits avec le territoire. Sur le site du château royal, Saint-Louis, qui réside régulièrement à Senlis, fonde le prieuré Saint-Maurice en 1262. Au Moyen Age, les fondations religieuses font partie intégrante de la gestion des territoires par la couronne. Elles contribuent souvent à l’administration d’un territoire et à l’expression de la souveraineté royale.
À partir du 16e siècle, le palais jugé vétuste est peu à peu délaissé avant d’être abandonné au 17e siècle quant le pouvoir politique se fixe à Paris et à Versailles. Il se dégrade alors rapidement, faute d’entretien. En 1780, une grande partie du bâtiment s’effondre. Le site est vendu comme bien national en 1793, ses dépendances sont en grande partie démolies avant l’acquisition des ruines par la famille Turquet de la Boisserie en 1835. Le château devient propriété de la Ville en 1956.