Une piscine expérimentale répondant à de nouveaux besoins
Après la Seconde Guerre mondiale, le besoin d’une piscine municipale se fait ressentir à Noyon. Le maire Pierre Dubois, sur suggestion du ministère de la Jeunesse et des Sports, choisit de mettre en œuvre le projet avant-gardiste de structure à charpente métallique mobile proposée par la société MacGregor-Comarain qui permet d’utiliser la piscine en toute saison et par tous les temps. Les plans sont élaborés par les architectes Claude Charpentier et Jean Tabanou. Les travaux sont réalisés de 1966 à 1967.
Des matériaux variés
Cette piscine est un témoignage de l’évolution des techniques et des matériaux utilisés dans les constructions des années 1960-1970. L’acier prend une place de plus en plus importante dans l’élaboration des piscines des Trente Glorieuses, remplaçant le béton, matériau très utilisé dans la première moitié du 20e siècle. Ce dernier est tout de même utilisé pour les bassins, recouverts de résine. Une micro-mosaïque tout en nuances de bleu et de blanc d’origine (la mosaïque ou le blanc ?) se retrouve dans l’entrée, les gradins et les locaux annexes, les goulottes et les escaliers étant désormais recouverts de carrelage antidérapant. La piscine a connu trois séries de rénovation entre 1984 à 2007, mais l’architecture et la structure d’origine n’ont pas été modifiées.
La fierté de Noyon
L’inauguration a lieu le 11 janvier 1968. Christine Caron, 29 fois championne de France de natation, est invitée pour l’occasion. La piscine est alors qualifiée de « plus belle piscine d’Europe » par le journal Le Parisien. Des cartes postales mettent en avant la piscine ouverte aux beaux-jours. Une flamme postale représentant la piscine et dotée du slogan « Natation en toutes saisons » est utilisée dès 1969.
Malgré cela, le prototype de Noyon ne donne finalement pas suite à un développement à plus grande échelle, du fait visiblement de son architecture plutôt massive et de son prix de revient. La piscine de Noyon demeure un exemplaire unique de ces expérimentations liées aux structures de loisirs dans les années 1960. Elle accueille aujourd’hui près de 90 000 sportifs par an.