Une architecture néo-classique
En 1772, Louis-Charles Aubrelicque de Ronquerolles, avocat au parlement, fait bâtir son hôtel particulier à l’angle de la rue des Tanneurs et de la rue de Paris. L’édifice, composé de deux étages, présente une disposition classique, formant un plan en U avec le corps de logis principal entre cour et jardin. Côté cour, la façade monumentale de style néo-classique est caractérisée par son absence d’ornement, ses pilastres réguliers et massifs couronnés par des chapiteaux doriques et sa composition symétrique. Côté jardin, la façade est, elle aussi, rythmée par des pilastres et couronnée d’un fronton triangulaire.
Au cours du 19e siècle, les propriétaires se succèdent au gré des ventes et des alliances matrimoniales. En 1904, Lucien Arnette de la Charlonny, le nouveau propriétaire donnera son nom à cet hôtel particulier emblématique de Noyon.
Dommages de guerre et Reconstruction
Le 30 août 1914, l’État-Major allemand s’installe dans l’hôtel transformé en Kommandantur. Avant leur retraite, en mars 1917, les Allemands dynamitent les rues, l’édifice subit une inondation. Durant la bataille de Noyon de mars à septembre 1918, l’hôtel est fortement endommagé par les bombes mais ne brûle pas. Lors de la Reconstruction, on décide de le rénover à l’identique.
Un décor préservé inscrit au titre des Monuments historiques
Une grande partie de la décoration intérieure de l’hôtel Arnette de la Charlonny a été conservée. Au rez-de-chaussée, le grand salon, pièce la plus fastueuse de l’hôtel possède un superbe parquet en marqueterie orné d’une rosace. Il s’ouvre sur une salle de réception et une salle à manger. Le salon est relié par une porte dérobée dans une boiserie à une chambre dont le décor, célébrant l’amour, a été préservé. La chambre présente également une toile de Jouy racontant les débuts de la conquête de l’air intitulée Le ballon de Gonesse.
À l’étage, des chambres qui ont conservé leurs alcôves et leurs cheminées d’origine se succèdent, reliées par un long couloir latéral. Les façades et toitures ainsi que les boiseries intérieures sont inscrites au titre des Monuments historiques. L’ensemble, aujourd’hui occupé par la Maison des arts – Paschal de l’Estochart, a conservé son charme et son atmosphère.