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L’hôtel de Francqueville – le musée des beaux-arts, Cambrai

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1719

Construit en 1719-1720, l’ancien hôtel particulier de Francqueville, devenu musée des beaux-arts, conjugue l’architecture classique des hôtels parisiens du 18e siècle à une architecture muséale contemporaine.

Marc-Camille Chaimowicz, papier peint dans les salles 18e siècle intitulé 'Cambrai' ©Aurélien Mole

Cour de l’hôtel de Francqueville, devenu musée des beaux-arts de Cambrai ©Ville de Cambrai - MBA

Porte cochère du musée des beaux-arts de Cambrai, détail ©Ville de Cambrai - service VAH

Porte cochère du musée des beaux-arts de Cambrai ©Ville de Cambrai - service VAH

Un hôtel particulier à la française entre cour et jardin

Le Comte Jean-Baptiste de Francqueville (1686-1730), seigneur de Bourlon, est issu d’une famille originaire du Cambrésis, anoblie en 1678. Ayant hérité d’une parcelle rue de l’Épée, il y fait construire avec son épouse Jeanne Josèphe de Baralle (1688-1754) un hôtel particulier en 1719. Sa construction est achevée en 1720. L’hôtel est conçu à la mode parisienne, entre cour et jardin, comme l’exige la fonction du comte, conseiller-secrétaire du roi dans un territoire nouvellement conquis. La ville de Cambrai est française depuis seulement 1678 (Traité de Nimègue).

La porte cochère est sculptée de jeux de bandes caractéristiques du style décoratif de la fin du règne de Louis XIV et des premières années de la Régence, et s’inscrit dans une grande arcade aux motifs végétaux en bas-reliefs. Elle permet d’accéder dans la cour, bordée sur la gauche des communs et des écuries et, dans le fond, au corps de logis principal dont la sobriété contraste avec la modernité du portail. Les deux niveaux de fenêtres sont rythmés par l’alternance des hautes baies et des étroits murs de brique. Le vaste vestibule d’entrée contient l’escalier d’honneur et donne sur un cabinet puis sur un salon de compagnie, côté jardin.

Un hôtel particulier actualisé au goût de son temps

Entre 1815 et 1818, Cambrai est, comme dix-sept autres places du Nord, occupée par les Alliés contre la France, dont les Prussiens et les Anglais. Le corps de l’armée d’occupation établit son quartier général à Cambrai. L’hôtel appartenant à la famille de Francqueville est réquisitionné en 1816 pour loger le Duc de Wellington, vainqueur de Waterloo et commandant des troupes d’occupation.

C’est après l’occupation que l’hôtel est revendu et que plusieurs propriétaires se succèdent. Le riche négociant Aimable Delau l’achète en 1824 et agrandit considérablement la propriété. Il acquiert en 1837 une maison contiguë lui permettant de faire construire des écuries à droite de la cour. L’industriel Auguste Legrand, originaire de Cambrai, achète l’hôtel en 1872. Habitant précédemment un hôtel particulier parisien, les époux Legrand font remettre l’hôtel cambrésien au goût du jour avec des travaux dans l’esprit de Louis XV, apposant un décor de fausses boiseries en staff peintes en couleur pastel ou blanc et or. Actuellement, trois pièces de l’appartement d’apparat, le salon de compagnie entouré de la salle à manger et du salon doré, ont conservé ce décor de style éclectique. À sa mort en 1888, Auguste Legrand fait don de l’hôtel de Francqueville à la Ville de Cambrai pour en faire œuvre de bienfaisance ainsi que d’une somme importante pour l’entretenir : « Le dit immeuble ne pourra jamais être vendu ; il restera éternellement à la ville de Cambrai. », écrit-il dans son testament.

De l’habitation au musée

La Ville décide d’y transférer les écoles de musique et de dessin ainsi que les collections du musée. Afin de pouvoir présenter des peintures de grandes dimensions, l’architecte municipal Vital Véret conçoit un grand salon carré en briques, couvert d’une verrière créant un éclairage zénithal. Le musée ouvre ses portes au printemps 1893.

Les collections, mises à l’abri à Valenciennes en 1917 puis à Bruxelles en 1918, retrouvent l’hôtel de Francqueville en grande partie éventré en mars 1919. Les travaux du musée n’étant pas la priorité dans une ville ravagée par la Grande Guerre, ils ne s’achèvent qu’en 1926.

Un musée contemporain

Un projet de restructuration et de rénovation du musée est lancé par la Ville en 1987. En 1990, les architectes retenus, Jean-François Bodin et Thierry Germe, ajoutent deux extensions contemporaines de part et d’autre du bâtiment 18e siècle, réservées aux fonctions d’un musée d’aujourd’hui : hall d’entrée, salles d’exposition temporaire, réserves, atelier pédagogique, auditorium. Le mur d’enceinte d’origine en trop mauvais état, est remplacé par un mur couvert de pierre des Pyrénées. Le nouveau musée est inauguré en octobre 1994.

Il est organisé en trois sections : archéologie, patrimoine et beaux-arts. Le département archéologie est installé dans les deux niveaux de caves voûtées. Il présente la préhistoire, l’archéologie classique et l’époque gallo-romaine ainsi qu’une section d’ostéo-archéologie unique en France. Le département consacré au patrimoine permet de découvrir les vestiges de Cambrai. L’ensemble le plus rare provient de l’abbaye fondée sur le site du Mont-des-Boeufs par saint Géry au 6e siècle et détruite par Charles Quint en 1543 pour y élever la citadelle. En 2018, le parcours permanent beaux-arts est entièrement renouvelé selon deux axes : « l’intime et le monde », la thématique élargie du corps, celui du modèle, de l’artiste comme celui du spectateur, et la mise en lumière de la vie artistique cambrésienne. Des artistes contemporains sont invités à réaliser des papiers peints évoquant l’usage premier de l’hôtel de Francqueville comme lieu d’habitation.

 

Promenade sonore « Cambrai baroque »

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Cambrai est une ville moyenne placée au carrefour des axes autoroutiers Paris-Bruxelles et Calais-Reims. Nationalement connue pour ses bêtises, la ville compte aussi un riche patrimoine témoignant de dix-huit siècles d’histoire.

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