La construction des sites de lancement
Hitler ordonne la construction dans le nord de la France d’une base pour le montage et le lancement des fusées V2. Le premier site, Eperlecques, est choisi pour les facilités qu’il offre dans l’acheminement des matériaux de construction grâce à la proximité du canal. La conception de ces ouvrages est confiée à l’organisation Todt, chargée du génie civil et militaire des Nazis. Les travaux du blockhaus, situé dans la forêt d’Eperlecques, débutent en mars 1943. Ce complexe doit assurer l’assemblage des fusées arrivant en pièces détachées par le train, la production et le stockage d’oxygène liquide pour le carburant et le lancement des fusées. Une partie des activités est souterraine, l’autre, aérienne, est protégée par une structures en béton prenant la forme d’un cube de 37 000 tonnes. Les travaux sont réalisés par des spécialistes allemands et par du travail forcé aux conditions très dures. Plus de 35 000 prisonniers de guerre étrangers et des civils français du Service du Travail Obligatoire travaillent sur le site pendant les 6 mois de la construction. Le chantier ne s’arrête jamais, le travail s’effectue la nuit sous de puissants projecteurs.
Le site fait l’objet de bombardements massifs par les Alliés dès 1943. Il est abandonné pour des lanceurs mobiles. Ainsi, aucune fusée V2 ne décollera de ce site conçu comme la première base de missiles stratégiques de l’Histoire.
Un patrimoine singulier
Ce site figure parmi les vestiges les plus imposants de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Inscrit au titre des monuments historiques en 1986, le blockhaus d’Eperlecques se visite depuis 1973.