De l’hospice au couvent Notre-Dame des Anges (1260-1850)
En 1260, Mahaut de Guines donne des terres et un manoir destiné à accueillir les « pôvres de Torcoin » afin qu’ils bénéficient d’un secours matériel et spirituel, comme cela se fait déjà à Lille et Seclin. La gestion en est confiée au curé de Saint-Christophe et aux échevins de la ville.
En 1630, l’hospice se transforme en couvent géré par des Sœurs Grises de l’ordre franciscain, et sa vocation hospitalière s’amoindrit au profit de l’enseignement dispensé aux jeunes filles. Au 17e siècle, on construit une chapelle (1644 et 1656), ainsi qu’un bâtiment perpendiculaire abritant un réfectoire surmonté d’un dortoir. Le style architectural typiquement lillois est visible aux murs de brique reposant sur des soubassements en grès ainsi qu’aux chambranles des fenêtres où alternent des assises de brique et en pierres de Lezennes. L’intérieur de la chapelle est remarquable par ses grandes baies et sa voûte en bois ornée de personnages sculptés. Son retable, peint par I.D. Mangeler (1672) a été restauré en 2007. Il est, avec le mobilier de la chapelle, classé depuis 2004.
Plusieurs campagnes de travaux aux 18e et 19e siècles modifient l’aspect du couvent dans un style classique français : le cloître s’organise dans sa forme actuelle de 4 galeries entourant un patio (1719 – 1747). En 1850, l’hospice est laïcisé et devient l’hospice général de Tourcoing, même si son fonctionnement reste assuré par des religieuses. Il est agrandit pour abriter des vieillards et des orphelins.
La réhabilitation et la création de la Maison Folie Hospice d’Havré (1998 à aujourd’hui)
Plusieurs fois menacé de destruction, l’hospice est partiellement inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1981 (chapelle, façade du réfectoire et galeries du cloître), mais sa vétusté entraine sa fermeture en 1998.
En 2004, après d’importants travaux de restauration, il devient une Maison Folie, « lieu d’arts et d’échanges », faisant dialoguer le patrimoine et la création contemporaine. L’ancien verger-potager devient, grâce à la paysagiste Aline Le Cœur, un jardin de plantes médicinales en souvenir de la fonction hospitalière du lieu, et de plantes tinctoriales en référence à l’histoire textile de Tourcoing. C’est aujourd’hui le seul couvent intact de la région lilloise et l’un des très rares de la région des Hauts-de-France.