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L’ascenseur à bateaux des Fontinettes, Arques

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1887

Symbole du génie technique industriel de la fin du 19e siècle, l’ascenseur à bateaux, permet aux péniches naviguant sur le canal de Neuffossé de franchir les 13 mètres de dénivelé de la vallée de l’Aa. Aujourd’hui remplacé par une écluse, il demeure un ouvrage unique en France.

Vue aérienne de l'ascenseur à bateaux © DR

Du canal à l’ascenseur

Depuis le 12e siècle, l’Aa canalisée relie Gravelines à Saint-Omer. De 1753 à 1774, le canal de Neuffossé fut percé jusqu’à Aire-sur-la-Lys à des fins défensives puis économiques. Dès 1825, il est possible de relier Dunkerque à Lille. À Arques où, pour franchir le versant de la vallée de l’Aa il faut franchir une pente de 13 mètres, on installe d’abord une série d’écluses à cinq sas superposés mais la croissance du trafic provoque des attentes de 5 à 6 jours, soit 100 bateaux ! Pour y remédier, est décidée la construction d’une machine élévatoire. En 1878, une mission est envoyée en Angleterre pour découvrir celle d’Anderton, réalisée trois ans plus tôt et il est fait appel à son concepteur, Edwin Clarck pour reproduire la même machine. Réalisé avec l’ingénieur Bertin de 1883 à 1887, l’ouvrage est mis en service l’année suivante.

 

Une mécanique de précision

L’ascenseur se compose de deux caissons métalliques (L : 39,5 m x l : 5,6 m x h : 2,4 m) qui accueillent chacun une péniche. L’une entre par le canal du haut, l’autre par le canal du bas. Chaque caisson repose sur un piston (15 m de long, 2 m de diamètre) reliés entre eux. La pression due au poids du bac haut permet de les mettre en mouvement. Les caissons sont guidés en leur centre par les trois tours en brique et pierre. En haut de la tour centrale se trouve la cabine de commandement. À l’extrémité des caissons, des portiques en métal permettent de fermer leurs portes et celles des canaux. Le caisson est rendu étanche par une poche en caoutchouc gonflée à l’air comprimé. Le mouvement de l’ascenseur se fait en 1h15 ; la manœuvre des péniches, très précise, en 22 minutes avec une équipe spécialisée de six personnes.

 

De l’arrêt au renouveau

Mais en 1958, le canal est mis au grand gabarit car le tonnage des péniches s’accroît. Dans le même temps, une nouvelle écluse est construite. Elle suffit à rattraper le dénivelé et fait passer huit péniches à l’heure. En 1967, l’activité de l’ascenseur est arrêtée et bloquée par du béton coulé dans les pistons. L’ascenseur à bateaux fait partie des grandes machines de l’ère industrielle en France. Classé Monument historique en 2014, il est restauré en centre de visite et d’interprétation dédié à l’équipement et à la batellerie.

PAYS DE SAINT-OMER

Le Pays de Saint-Omer se situe à mi-chemin entre la métropole de Lille et la côte d’Opale. Il s’inscrit à la rencontre entre les collines d’Artois, la plaine flamande et la plaine maritime, offrant une mosaïque de paysages. Canaux et marais domestiqué illustrent sa maitrise de l’eau à travers le temps. Ses espaces naturels sont variés (landes, forêts, marais) et de grande qualité. Son patrimoine bâti et mobilier remarquable est le fruit d’une histoire riche.

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