Les limites de l’enceinte gallo-romaine
Senlis est un carrefour important durant tout le Moyen Âge. De nombreux souverains notamment capétiens, vont fréquenter la cité de façon régulière jusqu’au 17e siècle. La présence du roi et de sa cour durant des siècles entraine un essor économique considérable. La muraille gallo-romaine qui encercle la ville dans un ovale d’à peine 6 hectares gène le développement et la circulation au sein de la cité qui ne peut s’agrandir. La ville déborde de l’enceinte antique, des habitations sont même construites contre la muraille, la fortification antique n’est plus efficace. Pendant une longue période au Moyen Age la ville n’est donc plus protégée. Les autorités royales et les souverains qui séjournent régulièrement à Senlis, notamment Louis VI dit « le Gros », ont conscience de ce problème. Il faut pourtant attendre la fin du 12e siècle pour que des travaux soient lancés.
L’enceinte du 13e siècle
En 1199, Philippe Auguste ordonne la construction d’une nouvelle enceinte fortifiée bien plus vaste qui englobe l’enceinte antique, la majeure partie de la cité et certains de ses faubourgs. Malgré cette décision, les travaux pour construire la nouvelle enceinte ne débutent que vers 1214. Les édiles de l’époque décident d’étendre cette nouvelle enceinte pour protéger l’abbaye Saint-Vincent en 1233. Les travaux se terminent dans les années 1280, presque un siècle après la décision de Philippe-Auguste! Ce délai s’explique par les moyens techniques de l’époque mais surtout par l’ampleur titanesque des travaux qui mobilisent une main d’œuvre, un savoir-faire et des sommes d’argent considérables à l’échelle de la ville de Senlis.
Les modernisations du 16e siècle.
Les fortifications du Moyen-Âge sont remaniées à la suite à l’apparition de l’artillerie. À partir de 1544, Jean-François de la Rocque est chargé par François 1er de cette modernisation. L’épaisseur des murs est doublée, des plateformes de tir pour l’artillerie ainsi qu’un ensemble de huit « éperons » sont bâtis pour défendre des endroits clés du système défensif, notamment les portes de la ville. Ces éperons sont des fortifications « bastionnées », ils disposent d’angles saillants pour croiser le feu sur les assaillants et mieux résister aux boulets de canon. Fortifications novatrices pour l’époque, elles sont délaissées à partir du règne de Louis XIV au 17e siècle, la pression sur les frontières reculant plus vers l’Est et le Nord.
Le démantèlement des fortifications commence dès le 18e siècle et se poursuit au siècle suivant. Seuls certains aménagements du 16e siècle sont encore bien visibles au sud et à l’est de la ville. Comme dans de nombreuses villes au 19e siècle, les nouveaux boulevards prennent place sur le tracé des fortifications afin de désenclaver les centres villes des remparts jugés alors encombrants. Il reste donc relativement peu de vestiges aujourd’hui. Cependant certains éléments de fortifications du 16e siècle sont visibles au sein de propriétés privées et dans l’espace public au sud et à l’est de la ville.
On peut accéder aux remparts par le passage des Carmes qui se situe au début de la rue Vieille de Paris et par le rempart Bellevue depuis la rue de la République. Les fortifications de la porte de Meaux sont également un bel exemple encore en élévation. En 2019, la ville de Senlis aménage le jardin du Bastion de la porte de Meaux afin de valoriser et de rendre accessible ce patrimoine spécifique.
Médias associés :
Le Jardin du Bastion de la Porte de Meaux
Le Sentier des Faubourgs de Senlis