L’Art déco, proposition de définition
Apparue dans les années 1960, l’expression « Art déco », diminutif des « Arts décoratifs » désigne le mouvement artistique d’origine française qui a pris son essor au cours des années 1920-1930. En 1925, l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris lance véritablement ce mouvement esthétique avant de s’exporter à l’international. Succédant à l’Art nouveau, l’Art déco s’oppose stylistiquement aux courbes et à l’exubérance de ce dernier. Au contraire, il puise son inspiration dans un retour à des formes plus classiques, accompagné d’un mélange d’influences diverses telles que l’Antiquité, les arts d’Afrique et d’Orient ou le cubisme. Exploitant tous les supports (ferronnerie, mosaïque, vitrail, bas-reliefs en béton ou en pierre), l’Art déco joue avec les lignes géométriques et les motifs floraux stylisés, notamment la rose.
La rue Ernest-Cauvin et la rue des Trois-Cailloux : des exemples de l’Art déco amiénois
Les réalisations Art déco à Amiens sont disséminées dans les différents quartiers mais sont particulièrement concentrées dans un secteur du centre-ville éprouvé par les bombardements. Fruit du plan d’alignement et de reconstruction édifié par Louis Duthoit, le percement de la rue Ernest Cauvin présente un florilège d’exemples Art déco, tel que l’ancien cinéma, Le Picardy, datant de 1942. Les « Grands Garages de Picardie » à l’angle de la rue Ernest-Cauvin et de la rue des Trois-Cailloux présentent un décor à pan coupé (surface plane joignant deux murs, les empêchant de former un angle) avec balcon et fronton reprenant les lignes géométriques propres à ce style. Par ailleurs, aux Nouvelles Galeries, rue des Trois-Cailloux, la décoration intérieure présente des balustrades en fer forgé richement ornées de paniers de fruits.
À Amiens, quelques façades se démarquent, elles sont identifiables par à de petites plaques à fond bleu marine récompensant les « façades primées » les plus caractéristiques.