Les fortifications médiévales et modernes
Le roi Philippe Auguste (1180-1223) qui n’a eu de cesse d’élargir le domaine royal ordonne de fortifier les villes frontières dont Beauvais faisait partie. Enfermant une surface de 85 hectares, le rempart était entouré d’un large fossé alimenté en eau par le Thérain, renforçant ainsi la protection de la ville. En 1355, des lettres du roi Jean II le Bon stipulent que les fortifications de Beauvais comptent parmi les plus belles des villes du nord. Afin de mieux résister aux nouvelles armes à feu, la muraille est consolidée dès la fin du 15e siècle et ses fossés sont élargis. L’enceinte médiévale est à nouveau renforcée lorsque les troupes espagnoles s’emparent de Corbie, dans la Somme en 1636 et menacent Beauvais. À la fin du 17e siècle, les remparts et les fossés n’ayant plus aucune utilité militaire, leur entretien est négligé tandis que la destruction des fortifications et le comblement des fossés, transformés en promenades plantées, débutent à partir de 1804.
La tour Boileau
Aux 14e et 15e siècles, lors de la Guerre de Cent ans, les fortifications sont renforcées et de nouvelles constructions sont ajoutées comme la tour Boileau en 1489, du nom du maire qui a ordonné sa construction. Elle est située à proximité de l’ancienne porte Saint-Jean, au-delà du Thérain, à une trentaine de mètres en avant du rempart, auquel elle était reliée par une galerie couverte. Au-delà de sa fonction défensive, elle permettait de réguler le débit d’eau destiné à alimenter les fossés bordant les fortifications et les moulins de la ville implantés en aval. Aujourd’hui, les vestiges de la tour d’escalier, la galerie couverte et le bâtiment-pont qui enjambe le Thérain, dominent encore la zone de confluence du Thérain et de l’Avelon.
Le pont du Jeu de Paume
Comme la tour Boileau, le pont conservé au sein du centre commercial du Jeu de Paume est l’un des derniers témoignages des fortifications médiévales et modernes de Beauvais. Cet ouvrage d’art comportait sept voire huit arches enjambant une dérivation du Thérain mais seules trois sont conservées aujourd’hui. Il faisait partie d’un système défensif aménagé à partir du 13e siècle à proximité de la porte de Bresles. Il est modifié en 1557 suite à la construction du bastion dit « de l’Éperon » et est reconstruit une nouvelle fois en 1571 après les guerres de religion.