Un programme ambitieux
En 1876, la ville souhaite se doter d’un établissement d’enseignement professionnel polyvalent réunissant dessin et peinture, tissage, teinture ainsi que d’un musée artistique et industriel. Le ministre de l’Instruction publique s’intéresse au projet et assure le concours de l’État pour cette école modèle, créée par une loi de 1881 et reconnue institution nationale. L’école est implantée en retrait du nouvel axe reliant la gare à la Grand-Place, devenue avenue Jean-Baptiste Lebas.
Un bâtiment symbolique
L’architecte Ferdinand Dutert (1845-1906) a travaillé à plusieurs reprises pour le ministère de l’Instruction publique. Il est l’auteur, avec l’ingénieur Victor Contamin, du spectaculaire Palais des Machines de l’Exposition universelle de Paris en 1889. Il conçoit ici un bâtiment comprenant quatre ailes entourant une cour. La façade classique en brique et pierre est caractéristique de l’académisme de la Troisième République. Le rez-de-chaussée est percé de baies en plein cintre et de trois portes donnant accès aux ailes : musée, bibliothèque et amphithéâtre.
L’entablement reçoit six panneaux sculptés présentant rapporteur, compas, té, roue dentée, régulateur à boule et navette posés dans du feuillage. L’imposant groupe central est une allégorie de l’Industrie et les Arts trônant. Aux frontons latéraux, des corps de putti incarnent, à gauche les arts, à droite les sciences.
Un établissement réputé
Jusqu’en 1940, l’École abritait le musée artistique et industriel de Roubaix. Une partie des collections est désormais conservée à La Piscine, musée d’Art et d’Industrie André Diligent, situé en face de l’ENSAIT. Aujourd’hui, l’école forme des ingénieurs textiles de haut niveau, la formation habituelle dure trois ans. Une centaine d’ingénieurs dont 70% des ingénieurs textiles français y sont formés chaque année. L’École accueille 20% d’étudiants étrangers. Les liens avec les établissements artistiques sont développés, notamment avec les filières préparant aux métiers de la mode.