Les origines et les reconstructions médiévales
L’église Saint-Pierre primitive était de taille assez modeste et n’avait rien à voir avec l’édifice actuel. Des fouilles archéologiques menées en 1978 dans la nef permettent de situer les origines de Saint-Pierre avant le 11e siècle. Dès 1029, l’église est déjà agrandie sur un plan rectangulaire et est flanquée d’un clocher, au nord.
Au 12e siècle, Senlis attire une population de plus en plus nombreuse du fait de la présence régulière de la cour royale. Dans ce contexte, Saint-Pierre devient la paroisse la plus peuplée de la ville ; l’église est encore agrandie. Le chœur, les transepts et les chapelles latérales sont bâtis et voutés en pierre. Ces modifications sont réalisées sur un axe différent des parties anciennes. On constate ce décalage dans l’alignement de la nef et du chœur encore aujourd’hui.
La Renaissance : derniers grands chantiers
Dès le 15e siècle, l’essor économique considérable dans la région induit par la fin de la guerre de Cent Ans, permet d’enrichir l’architecture de l’édifice. L’église Saint-Pierre prend alors la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.
À la fin du 15e siècle, le clocher roman septentrional du 11e siècle est profondément remanié La toiture vieillissante est remplacée par une monumentale flèche de pierre à huit pans.
Le chantier du portail occidental avec sa riche façade de style flamboyant, est commencé aux alentours de 1515. Enfin, dans la seconde moitié du 16e siècle, la construction du campanile sur le bas-côté sud, réalisée par le maître maçon Rieult Noël, est surmonté d’une coupole de pierre au sommet de laquelle se trouvait une grande croix rayonnante et dorée. C’est la partie la plus visible de Saint-Pierre et aujourd’hui encore, le deuxième point culminant de la ville après la flèche de la cathédrale. C’est également au 16e siècle que la nef est dotée d’une magnifique charpente en carène inversée encore en place de nos jours.
Les différents usages de Saint-Pierre, une histoire mouvementée
Au même titre que de nombreux autres édifices religieux en France, l’église est désacralisée à la Révolution et vendue comme bien national. Saint-Pierre devient une manufacture de chicorée dès 1807 avant d’être rachetée par la ville de Senlis dans les années 1840 pour accueillir un escadron de cavalerie. L’édifice abrite alors stalles, chevaux et fourrage. L’ancienne église est restituée par l’armée à la ville qui en fait son marché couvert dès 1881. L’ancienne église conserve longtemps cette fonction de marché jusqu’à la catastrophe aérienne survenue en forêt d’Ermenonville en 1974. Après avoir servi de chapelle ardente pour recevoir les dépouilles des victimes du drame, l’édifice ne tient plus lieu de marché. L’ancienne église devient « l’Espace Saint-Pierre », une salle municipale, après une importante campagne de restauration entre 2009 et 2017.
Médias annexes :
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L’église St Pierre de Senlis vue par drone
Café vadrouille à Senlis