Une église dans la ville industrielle
Avec le développement de son activité industrielle textile au 19e siècle, la ville connaît un essor démographique et urbain sans précédent en France. L’abbé Auguste Evrard, dont la paroisse est à l’époque la deuxième la plus peuplée du diocèse, envisage dès 1873 de doter le quartier industriel du Fontenoy, au nord de la ville, d’un nouveau lieu de culte. Un terrain situé entre le canal et la rue de l’Alma est mis à disposition par la famille d’industriels Lefebvre. Dédiée à saint Joseph, patron des menuisiers et des ouvriers, l’édifice est construit dans le style néo-gothique, selon les plans de l’architecte belge, le baron Bethune Jean-Baptiste d’Ydewalle (1821-1894). Le bâtiment couvre une superficie de 1 050 m² et peut accueillir 2 000 fidèles. Les travaux sont achevés le 10 novembre 1878 par la consécration.
En 1880, la réalisation d’un complexe paroissial voit le jour. Un presbytère, une maison des vicaires, des patronages, un théâtre, une bibliothèque et une école ménagère sont construits. Deux ans plus tard, une communauté de frères et une école libre accueillant 350 garçons sont ajoutées. Enfin en 1889, l’église est complétée par la chapelle Notre-Dame de Lourdes et les fonts baptismaux.
Un décor au grand raffinement
À l’intérieur tout n’est que polychromie, des voûtes aux murs peints. Les vitraux du chœur sont réalisés par l’atelier parisien de Claudius Lavergne. Le vitrail du Rosaire dans le transept, primé à l’exposition universelle de Paris en 1889, est l’œuvre de l’atelier anversois Stalins et Janssens. Le programme iconographique, confié au peintre hollandais Jan Willem Deumens (1843-1909), couvre toutes les surfaces murales. Il représente des processions de saints sur fond d’or associé à des décors de motifs inspirés de la production textile.
Le mobilier est inscrit au titre des monuments historiques et l’église est classée en 1993. Un chantier de restauration totale est lancé en 2014, de la toiture aux murs extérieurs, des vitraux aux décors peints en passant par les luminaires. Le chantier se terminera par la restauration de l’orgue Schyven (1902), également classé monument historique.