Amiens, ville d’eau et de moulins
À Amiens au Moyen Âge, c’est l’Église qui possède les bras du fleuve sur lesquels sont construits les moulins. Le moulin Passe-Avant est alors la propriété du Chapitre et l’un des piliers de sa puissance économique.
Au Moyen Âge, Amiens compte jusqu’à vingt-cinq moulins en fonctionnement.
Le moulin Passe-Avant, quel drôle de nom !
Chaque moulin possède un nom particulier tiré de son propriétaire, de ses caractéristiques techniques ou de sa fonction.
Le moulin Passe-Avant tire son nom de sa grande roue hydraulique qui lui permettait d’exploiter le maximum la force du courant et lui donnait la priorité sur son voisin le moulin Passe-Arrière. Constamment transformé et modifié au rythme de l’évolution des techniques et au gré des nécessités commerciales, il a servi à la fabrication de farine, de moutarde ou encore pour des activités de teinturerie jusqu’à la fin des années 1970.
Une restauration citoyenne
Après avoir été laissé à l’abandon suite à l’effondrement de sa roue, il est partiellement restauré à la fin du 20e siècle grâce à l’association Le Bel Amiens. Le bâtiment et le mécanisme de la roue sont classés au titre des Monuments historiques en 1986.
En 2007, Amiens Métropole rachète le moulin pour un euro symbolique afin de mettre en œuvre les solutions d’urgence pour garantir sa salubrité, la sécurité des riverains et engager son sauvetage. En 2014, grâce à des subventions et une souscription publiques, le programme de restauration est lancé. Deux ans plus tard, les travaux sont terminés. Le moulin Passe-Avant est inauguré le 8 janvier 2016.
Dernier moulin du Moyen Âge encore debout, le moulin Passe-Avant symbolise la prospérité passée d’Amiens et incarne les valeurs de travail défendues par ses habitants tout au long de l’histoire de la cité, par ailleurs reconnue au travers de ses productions textiles (teinture, velours de mohair, velours de coton…).