Le vœu des Tourquennois après la Première Guerre mondiale (1914-1918)
Le 30 juin 1916, alors que la Ville de Tourcoing est sous occupation allemande, l’Église et les fidèles tourquennois font la promesse d’ériger un lieu de culte en remerciement, si la ville est épargnée par les bombardements. En 1918, même si l’économie a souffert de la guerre, le patrimoine immobilier de la ville a échappé en grande partie aux destructions. En guise de reconnaissance, les Tourquennois font ériger en 1921 une chapelle et un couvent, où s’installent les Bénédictines du Saint-Sacrement.
Un édifice qui perpétue la tradition architecturale éclectique
Les architectes Henri et Jean-Baptiste Maillard sont sollicités pour ériger le sanctuaire. Ils sont les héritiers d’une dynastie d’architectes à Tourcoing, née avec Charles Maillard, auteur de l’actuel hôtel de Ville et de l’actuel musée des Beaux-Arts (MUba). Ils optent pour un style dit éclectique, empruntant à des courants architecturaux d’époques différentes.
La façade pignon de forme triangulaire est rythmée à la verticale par des pilastres moulurés et à l’horizontale par une frise sculptée. La porte est surmontée d’un arc allongé, en anse de panier, rappelant l’architecture de la Renaissance. Au premier étage, la voûte sur croisée d’ogives en arc brisé est directement inspirée de l’époque gothique. L’utilisation de la brique rappelle de nombreux édifices construits dans les Flandres au 16e et 17e siècles
L’iconographie d’une victoire
Sur le bandeau séparant le premier du deuxième niveau, sont sculptées des gerbes de blé, des feuilles et des grappes de raisin. Elles symbolisent l’Eucharistie dont une scène représente l’adoration au dessus des fenêtres du premier niveau, tandis que des anges couronnent chacun des quatre piliers. Enfin, les armes de Tourcoing se distinguent nettement sous la croix qui surplombe la façade de la chapelle et rappelle sa nature religieuse.
Ainsi, l’ensemble de la façade symbolise le Saint sacrement dans un style mêlant références à l’architecture gothique et à la Renaissance.
Si les religieuses du couvent ont aujourd’hui quitté les lieux, la messe est encore régulièrement célébrée dans la chapelle du vœu.