Le grand parterre Le Nôtre, équilibre et symétrie
Dessiné en 1665 par André Le Nôtre, jardinier du roi Louis XIV, pour Louis II de Bourbon-Condé, le grand parterre se déploie au pied du château de façon spectaculaire. Masqué par la grande terrasse du château, il s’offre comme par surprise au regard du visiteur. Symbole du jardin à la française, il s’organise de façon symétrique et géométrique autour de nombreux bassins, véritables miroirs d’eau jouant avec la lumière. Le jardin de Chantilly est de toutes les créations de Le Nôtre celle où la superficie des eaux est la plus importante. Au fond, le grand canal, long de 2,5 kilomètres (et qui dépasse ainsi celui de Versailles) est alimenté par la rivière Nonette, et forme un des deux grands axes de composition du jardin.
Le hameau, merveille du jardin anglo-chinois
Dessiné en 1773 par l’architecte Jean-François Leroy pour le prince Louis-Joseph de Bourbon-Condé, le jardin anglo-chinois de Chantilly témoigne du goût pour la Chine et du retour à la nature prôné par la philosophie des Lumières au 18e siècle et déjà adopté par les Anglais. À l’opposé du jardin à la française, il se caractérise par une imitation de la nature et de son côté sauvage mais avec goût. En son centre, Leroy aménage un hameau composé de sept maisonnettes, qui a notamment servi de modèle à celui de Marie-Antoinette au Petit Trianon de Versailles. D’aspect rustique, ces maisons à pan de bois et couvertes de chaume sont en réalité de véritables petits salons avec décors en trompe l’œil et aménagements luxueux.
Le jardin anglais, nature et poésie
Durant la période Révolutionnaire, la partie ouest du jardin dessiné par le Nôtre au 17e siècle est détruite et en partie recouverte par la ville. Sur la parcelle restante, entre le château et les grandes écuries, le prince de Condé, de retour à Chantilly, fait aménager, un parc à l’anglaise par l’architecte Victor Dubois en 1819. Dans le style désormais à la mode, Dubois compose un grand parc paysager, peuplé de fabriques comme le Temple de Vénus, le pont des grands hommes ou encore l’ile d’Amour. Complètement artificiel tant dans son boisement que ses plans d’eau, le parc a pour but d’imiter la nature et son côté sauvage afin d’exalter la poésie du lieu.