Un projet municipal de grande envergure
En 1902, le maire Gustave Dron lance le projet de construction d’un bâtiment accueillant un hôtel des postes avec une salle des facteurs, un centre de tri et un espace recevant le public, un musée industriel et commercial, une bourse et une chambre de commerce.
Charles Plankaert, architecte à Limoges et ancien boursier de la ville de Tourcoing ne perçoit pas d’honoraire pour le projet qu’il dessine, se considérant redevable envers sa ville natale. Les travaux sont exécutés de 1903 à 1908 sous la direction du Service des bâtiments, en accord avec l’architecte.
Une architecture néo-flamande
De brique et de pierre, la façade donnant sur la place traduit l’organisation interne du bâtiment. Les dimensions plus modestes du bureau de poste contrastent avec les arcades et l’échelle plus monumentale du reste du bâtiment, sans toutefois porter atteinte à la cohérence globale de l’édifice à la silhouette élégante et très élancée.
Plankaert rend hommage à la tradition architecturale flamande en optant pour la brique, une pierre du Hainaut (Belgique) et en dotant l’édifice d’un beffroi. Par sa verticalité et sa puissance symbolique, ce dernier contribue à affirmer la puissance industrielle et commerciale de la ville. L’architecte s’inspire du vocabulaire de la Renaissance flamande et du début du 17e siècle. Il reprend les fenêtres à meneaux, les toitures pentues agrémentées de lucarnes, les arcs en anse de panier que l’on retrouve dans les édifices du 16e siècle du nord de l’Italie.
Le musée industriel et commercial n’ouvre jamais, et les cloches du campanile ont été enlevées par les Allemands durant l’occupation de la Première Guerre mondiale. L’édifice perd peu à peu sa vocation commerciale, au profit de Lille. Le bâtiment a abrité un temps le Centre d’Histoire locale et est aujourd’hui en reconversion.