Un palais fastueux
Au 15e siècle, Lille est dirigée par les ducs de Bourgogne. En 1453, le duc Philippe le Bon lance la construction d’une nouvelle demeure, pour remplacer le palais de la Salle, trop vétuste. Il quitte le vieux-Lille et s’installe près de la Grand’Place, cœur économique de la ville. L’édifice est vaste, proportionné et élégant. Ses dimensions sont impressionnantes : il occupe la totalité de la place actuelle. Lieu de vie privée et publique, il est doté d’une chapelle, d’un oratoire et d’une salle des gardes. Son escalier d’honneur monumental est à voûtes sur croisées d’ogives dont les culots sont ornés d’emblèmes bourguignons.
Du palais princier à l’hôtel de Ville
C’est sous le règne de Charles Quint que le palais connaît sa plus intense occupation. Peu à peu délaissé, il est acheté par la ville en 1664, qui y installe son hôtel de ville. La chapelle sert de salle de réunion ainsi que de cour de justice. On parle de « salle du Conclave ».
En 1700, un premier incendie détruit une partie des bâtiments. Des travaux sont menés en 1733, mais le palais subit un autre incendie en 1756.
Les derniers vestiges de l’époque bourguignonne
En 1849, un nouvel hôtel de ville est édifié. Les parties les plus anciennes du palais et l’aile de 1733 sont conservées. L’édifice comprend quatre bâtiments élevés autour d’une cour accessible au tramway. À l’intérieur cohabitent bureaux, salles de réunions, musées et bibliothèque. En 1916, un nouvel incendie détruit les bâtiments ainsi qu’une partie de la bibliothèque et des archives. Seules les parties du 15e siècle et un pan de mur du 19e siècle sont préservés.
Quoique réduit à l’état de vestiges, le palais Rihour constitue aujourd’hui l’unique témoin architectural de l’époque bourguignonne à Lille.