Lieu de pèlerinage depuis le 18e siècle
En 1727, de retour d’un pèlerinage à Loreto (Italie, province d’Ancône), Florent Guilbert, peintre originaire d’Ablain-Saint-Nazaire, fait édifier sur la colline un oratoire dédié à Notre-Dame-de-Lorette. Détruite en 1794, la petite chapelle est relevée en 1815, puis agrandie de 1870 à 1880. Chaque année, des fidèles de plus en plus nombreux se pressent à l’approche du 8 septembre pour assister aux messes célébrant la nativité de la Vierge.
Une nécropole militaire
Occupée dès le mois d’octobre 1914 par l’armée allemande, la colline est au cœur des combats jusqu’en octobre 1915. Dans les deux camps, les pertes humaines sont telles qu’elle est surnommée « la colline aux 100 000 morts ». À l’issue du conflit, décision est prise d’y ériger une nécropole nationale regroupant les soldats français tués sur les fronts de Flandres et d’Artois. Inauguré en 1925, ce cimetière rassemble 20 000 tombes individuelles et les restes de plus de 22 000 soldats inconnus dans des ossuaires. Au centre, se dressent une imposante chapelle, qui remplace celle détruite en 1914, et une tour de 52 mètres de haut faisant office de « lanterne des morts ». Ces édifices inspirés du style romano-byzantin sont l’œuvre de l’architecte Louis-Marie Cordonnier. La nécropole militaire de Notre-Dame-de-Lorette est la plus grande du territoire français.
L’anneau de la Mémoire
Construit à l’initiative de la Région Nord – Pas-de-Calais à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, ce mémorial international rassemble 500 plaques d’acier inoxydable sur lesquelles sont gravés les noms des 580 000 soldats du monde entier tombés sur le sol des départements du Nord et du Pas-de-Calais durant le conflit. Composé de voussoirs en béton BFUP, l’anneau conçu par l’architecte Philippe Prost évoque la ronde de ceux qui se tiennent par la main, à la fois symbole de paix, d’unité et d’éternité. Cette œuvre architecturale à la croisée de l’innovation technique et de la recherche esthétique été récompensée par le prix de l’Equerre d’argent dans la catégorie « culture, jeunesse et sport » en 2014.
Un centre d’interprétation pour comprendre le conflit
Édifié par la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin à Souchez, le centre d’interprétation Lens’14-18 constitue un lieu de passage essentiel pour appréhender le déroulement de la Première Guerre mondiale sur le front du Nord et du Pas-de-Calais. Conçu par l’architecte et scénographe Pierre-Louis Faloci, l’édifice composé de plusieurs parallélépipèdes s’intègre pleinement à son environnement. L’association du béton, couvert d’une lasure noire, et du verre crée un jeu de contrastes entre lumière et obscurité tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. L’exposition permanente offre un parcours à la fois thématique et chronologique s’appuyant sur de nombreux documents d’archives (films et photographies) et un ensemble d’objets significatifs.