Un monument ouvert sur la ville
La cathédrale est un des monuments mis en valeur lors de la reconstruction de Cambrai après la Première Guerre mondiale grâce à la création de l’avenue de la Victoire. L’architecte Pierre Leprince-Ringuet, chargé d’établir le nouveau plan de la ville en 1919 trace ce nouvel axe entre la Porte de Paris et la Grand’Place valorisant ainsi les monuments historiques majeurs de la ville : la cathédrale, l’hôtel de ville, la maison espagnole, la chapelle des Jésuites, le beffroi et la porte de Paris .
D’une église d’abbaye à une cathédrale classée
Primitivement liée à l’abbaye du Saint-Sépulcre, l’église prend le titre de cathédrale en 1804 à la suite de la destruction pendant la Révolution française de la grande cathédrale gothique. La nouvelle cathédrale est transformée lors d’une campagne de travaux dans la seconde moitié du 19e siècle après un incendie qui la détériore gravement en 1859. L’architecte Henry de Baralle la restaure et l’agrandit largement par l’ajout de cinq chapelles latérales. Achevé en 1876, un nouveau clocher monumental haut de 65 mètres termine la métamorphose du site. Classée Monument historique en 1906, la cathédrale est détériorée lors de la Première Guerre mondiale puis restaurée pendant l’entre-deux-guerres. La vierge monumentale trônant au sommet de la flèche est redorée en 2007-2008.
Une façade témoin de l’architecture classique des années 1700
Construite au 11e siècle, l’église-abbatiale est entièrement rebâtie entre 1696 et 1702 selon les codes d’une architecture classique prônée par Louis XIV. La façade se dresse au-dessus d’un haut soubassement en grès et d’un escalier imposant. Suivant le modèle romain répandu à la fin du 16e siècle, elle s’organise en deux registres où se superposent les ordres dorique et ionique. Le premier niveau large de trois travées rythmées par des pilastres géminés est relié par des ailerons à un niveau supérieur plus étroit et couronné d’un grand fronton cintré.
Un mobilier d’une grande richesse
Une niche dans la chapelle sud du transept abrite l’icône Notre-Dame-de-Grâce. Rappelant les icônes orthodoxes, cette oeuvre du 12e siècle, apportée de Rome à Cambrai par un chanoine du chapitre cathédral au 15e siècle, est profondément vénérée dans le diocèse. Dans la chapelle axiale, le monument funéraire à Fénelon est réalisé en 1823-1824 par l’architecte parisien Martin-Pierre Gauthier. Le tombeau en lui-même est exécuté par le sculpteur Pierre-Jean David d’Angers dans un bloc de marbre blanc offert par Louis XVIII.
Un ensemble de grisailles monumentales réalisées entre 1756 et 1760 par le peintre anversois Martin Joseph Geeraerts orne le transept. Elles représentent la Passion du Christ dans le bras nord et la Vie de la Vierge dans le bras sud. Dans le chœur entouré de grilles, un monumental maître-autel a été édifié en 1865 par Henry de Baralle.
Enfin, le grand orgue est composé d’un buffet du 18e siècle et d’un instrument réalisé par la maison belge Pierre Schyven d’Ixelles en 1904. Sur ses tourelles latérales, deux anges soufflant sont surmontés par deux autres encadrant le roi David jouant de la lyre.
Lien vers la promenade sonore : Cambrai, la cathédrale et son quartier.