Pans de bois et torchis, une architecture ancestrale du Beauvaisis
Très souvent associée au Moyen Âge, l’utilisation du torchis débute bien avant la création de la cité à l’époque gallo-romaine. Le torchis, de l’argile crue associée à des fibres végétales (paille, foin) ou animales (crin de cheval), est probablement l’un des plus anciens matériaux de construction et son usage reste constant jusqu’au 19e – début du 20e siècle, époque où il est progressivement abandonné, jugé à tort source de poussière et d’humidité. Bien que la région environnante dispose également de carrières de pierre calcaire, ce matériau s’avérait trop cher pour la majorité des habitants. Beauvais étant située à la bordure du Pays de Bray, le torchis était une ressource facile d’accès dont la mise en œuvre était peu onéreuse.
Un patrimoine préservé
La plus ancienne maison en pans de bois conservée à Beauvais date de 1410. Elle est aujourd’hui installée au chevet de la cathédrale. Cette « maison du 15e » avait été construite à l’origine rue Jean-Baptiste Oudry, au sud du centre-ville, mais menacée de destruction, elle a été entièrement démontée puis remontée dans le cœur historique par l’association Maisons Paysannes de l’Oise. Elle témoigne du paysage urbain qui environnait la cathédrale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Parmi les rues préservées de l’incendie de 1940 peuvent être citées la rue du 27 juin, la plus connue, la rue d’Alsace ou encore la rue de la Banque. Néanmoins, ces bâtis à colombages sont rarement très anciens et datent la majorité du temps des 16e-17e voire même du 19e siècles. En effet, longtemps ville-frontière du domaine royal, Beauvais a souvent été touché par les conflits qui ont détruit la ville à plusieurs reprises et qui à chaque fois, nécessitèrent un vaste chantier de reconstruction.