Un « palais scolaire »
Surnommé le « palais scolaire » par ses détracteurs, l’édifice a des dimensions impressionnantes pour un lycée de province. Son implantation à flanc de coteau contribue à la monumentalité de son architecture et lui donne une allure de temple de l’instruction publique. L’édifice s’inscrit dans la lignée des nombreux lycées dits « Jules Ferry » érigés entre 1870 et 1930 qui prennent en compte les grands principes dictés pour la politique naissante de l’instruction publique, à savoir une architecture hygiéniste implantée dans un espace public dégagé, accessible et ensoleillé. Les espaces sont très sectorisés, la cour centrale (ou cour d’honneur) est alors réservée aux adultes et les cours latérales sont respectivement réservées « aux grands » et « aux petits ». La lumière entre dans les salles de classe dotées de grandes baies et les dortoirs sont aérés.
Une vitrine des savoir-faire locaux
En 1889, l’architecte Norbert-Auguste Maillart, deuxième grand prix de Rome en 1881, est sollicité pour la construction du lycée. Né en 1856 à La Chaussée du Bois d’Écu dans l’Oise, il a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Maillart ayant beaucoup œuvré en Amérique du Sud, notamment en Argentine, le lycée Félix-Faure a souvent été qualifié à tort d’architecture coloniale. Il a été construit à partir de matériaux locaux, tels la brique du Beauvaisis, la pierre de Saint-Maximin ou encore les carreaux de pavement de la Manufacture Boulenger d’Auneuil. La qualité architecturale de l’édifice lui a valu d’être inscrit au titre des Monuments historiques en 2017.