Les « Arènes de Roubaix »
En 1895, deux industriels textiles roubaisiens, Théodore Vienne et Maurice Perez, soutiennent l’édification d’un vélodrome à proximité du parc de Barbieux. L’année suivante, afin d’attirer l’attention sur le nouvel équipement, les deux filateurs décident la création d’une course qui commencera à Paris, Porte Maillot. Le parcours « diabolique » de 280 km alterne voies en terre et secteurs pavés. Ce 19 avril 1896, le premier vainqueur est l’Allemand Josef Fischer en 9 heures et 17 minutes. Roubaisien d’adoption et premier vainqueur du Tour de France, Maurice Garin remporte les éditions de 1897 et 1898.
Charles Crupelandt, dit « le Taureau du Nord », est le seul Roubaisien à remporter la course, en 1912 et 1914. Roubaix lui rend hommage à l’occasion de l’édition du centenaire de 1996, en donnant son nom au dernier parcours pavé de l’épreuve.
Le mythe Paris-Roubaix
Après la Grande Guerre, la course reprend dès 1919, traversant les territoires dévastés par le conflit ; elle est alors rebaptisée « l’Enfer du Nord », expression qualifiant ensuite les pièges des secteurs pavés. La Seconde Guerre mondiale interrompt la course de 1940 à 1942. A partir de 1943, celle-ci se termine dans le nouveau vélodrome du Centre sportif municipal qui devient rapidement un lieu mythique où tous les champions rêvent de gagner. Le Belge Marcel Kint, premier vainqueur sur cette nouvelle piste, donne son bouquet de fleurs à une jeune femme en partant car il rentre chez lui à Zwevegem à vélo.
Les douches de l’ancienne école de plein air, aménagée pour les jeunes Roubaisiens en 1928, sont toujours utilisées par les coureurs après l’épreuve. Chaque petite cabine en béton arbore une plaque indiquant le nom d’un vainqueur et la ou les années de sa victoire : Coppi, Bobet, Merckx, De Vlaeminck, Hinault, Museeuw, Boonen, Cancellara, Sagan, etc. Quant au trophée de la victoire, il s’agit d’un authentique pavé taillé.