Un campement de chasseurs paléolithiques
Situé à proximité de la confluence des vallées de la Selle et de la Somme, à quatre mètres de profondeur sous la surface du sol actuel, le site contient nombre de vestiges remarquablement préservés. Grâce à la méthode de datation du
carbone 14
carbone 14
Inventée en 1949 par le physicien et chimiste Willard Frank Libby, la méthode de datation par le carbone 14 repose sur la mesure de l'activité radiologique du carbone 14 présent dans la matière organique que l'on cherche à dater
, cet habitat est attesté de – 23 000 ans avant J.-C.. Il s’agit d’un des rares témoignages de la présence de l’Homme de Cro-Magnon au début du
Paléolithique supérieur
Paléolithique supérieur
Subdivision du paléolithique qui débute aux alentours de -40000 et perdure jusque vers -12500. C’est l'époque où apparait l'Homo sapiens. Les outils fabriqués par l'homme du paléolithique supérieur sont caractérisés par le travail de l'os et des outils créés à partir d'éclats légers de silex
dans le nord de la France.
Il s’agit très probablement d’un campement de chasseurs. De nombreux silex ont été retrouvés, notamment des pointes de projectiles destinées à la chasse, et de grandes lames transformées en outils. La multitude de restes osseux indique la consommation de viande de cheval.
Des découvertes exceptionnelles
À ces vestiges fréquents dans les gisements paléolithiques s’ajoute la découverte exceptionnelle d’éléments de parure, sous la forme de rondelles de craie percées à la manière de grandes perles, ainsi que de plusieurs statuettes féminines, plus communément appelées Vénus par les préhistoriens. Au nombre d’une vingtaine, elles sont entières ou fragmentées. De dimensions variées (de 3 à 12 cm de hauteur), elles sont sculptées dans des blocs de craie tendre, disponibles dans l’environnement immédiat du site. Plusieurs milliers de fragments de craie retrouvés à côté des statuettes sont sûrement des déchets de fabrication.
Ces sculptures de femmes en
ronde-bosse
ronde-bosse
Sculpture en relief, en trois dimensions. Dans le langage courant, une ronde-bosse est souvent définie comme une sculpture « dont on peut faire le tour »
ressemblent énormément aux Vénus retrouvées en Europe, du sud-ouest de la France à la Russie. Les attributs féminins sont très prononcés mais la tête est dépourvue de détails et les bras ne sont pas représentés. Elles constituent une expression symbolique de la femme et plus particulièrement de la fécondité.
Ces objets sont rares, notamment en France où seule une quinzaine de statuettes de ce type ont été répertoriées jusqu’à présent. Les fouilles menées à Amiens-Renancourt 1 sont d’un grand intérêt et les multiples études en cours, rendues possibles grâce à la bonne conservation des objets, vont permettre de renouveler nos connaissances sur ces objets symboliques. Après étude complète, les statuettes seront déposées au Musée de Picardie à Amiens.