Une chapelle provisoire
Lors de la Première Guerre mondiale l’église Saint-Léger, en centre-ville de Lens, est détruite. En 1919, une chapelle en bois est édifiée sur un terrain appartenant à la Société des Mines de Lens, à proximité de la fosse 1 dite Sainte-Élisabeth, pour servir d’église paroissiale en attendant sa reconstruction qui intervient en 1926.
Un lieu de culte dédié aux familles polonaises
La chapelle Sainte Élisabeth est alors plus particulièrement affectée au culte des nombreuses familles polonaises qui s’installent dans la région pour soutenir la reconstruction et travailler dans les mines. Cette arrivée massive est le fruit de la convention d’émigration signée en 1919 entre la France et la Pologne. Cet accord permet de fournir à l’économie française la main d’œuvre qui lui manque après les pertes massives de la Première Guerre mondiale. Pour les Polonais, elle offre la possibilité à de nombreux ouvriers agricoles sans terres, de sortir de la misère. Durant l’entre-deux-guerres, plus de 500 000 Polonais émigrent en France dont 220 000 dans le Nord-Pas-de-Calais. Plusieurs compagnies minières qui s’appuient sur l’Église pour encadrer leurs ouvriers encouragent alors la fervente pratique religieuse de cette communauté via la construction d’églises et le recrutement de prêtres polonais.
Un symbole pour toute une communauté
L’église actuelle est édifiée à partir de 1966 grâce à des dons afin de célébrer le millénaire du baptême du souverain Miezsco 1er qui marque le rattachement de la Pologne à la chrétienté. Elle est consacrée en 1967 sous le vocable de Notre-Dame-de-Czestochowa. L’icône de la Vierge Noire du monastère de Jasna Gora à Czestochowa est le symbole majeur de la foi catholique des Polonais. Cette composition simple et fonctionnelle est conçue par les architectes Jacques Durand et Andrzej Kulesza. Ce dernier est notamment l’auteur des deux grands vitraux latéraux qui évoquent symboliquement l’histoire de la Pologne. Un monument élevé face à l’église en 1982 commémore la visite de Lech Walesa, alors secrétaire général de Solidarnosc, en 1981. L’église du Millenium, où des messes sont toujours célébrées en polonais, est un témoignage vivant de la présence polonaise dans le Bassin minier. Elle est protégée au titre des Monuments historiques depuis 2014.