L’écoquartier de l’Union, Tourcoing

Grandeur et déclin

A partir de 1850, le vaste secteur rural situé au carrefour des quartiers de l’Epidème à Tourcoing, des Villas à Wattrelos et de Sainte-Hélène à Roubaix, devient le cœur industriel de la future métropole lilloise. Maisons, commerces, canal et réseau ferroviaire viennent rapidement densifier ce tissu urbain : le quartier de l’Union est né. Mais la crise économiques des années 1970 touche durement le secteur et les fermetures d’usines se multiplient : la brasserie Terken, la filature Vanoutryve et le peignage de la Tossée deviennent des friches, les quartiers alentours se paupérisent et la navigation sur le canal est arrêtée en 1985.

Dès les années 1990, des réflexions sont menées par les collectivités sur l’avenir de cette zone stratégique et de son potentiel de développement en raison de sa situation intercommunale et frontalière. Elles conduisent, dans les années 2000, à son identification comme pôle d’excellence Image et Textile Innovant. La Société d’Économie Mixte Ville Renouvelée, désignée aménageur du site mandate successivement deux urbanistes sur le quartier : Reichen & Robert (2008-2016) puis Obras (depuis 2016). Ces projets d’aménagement de grande ampleur provoquent la réaction des habitants voisins qui se mobilisent pour conserver et réhabiliter de manière innovante les maisons de la rue Stephenson, prévues à la démolition.

De la friche industrielle à l’Ecoquartier de l’Union

En 2011, l’Union reçoit le Grand prix national Ecoquartier pour les trois grands principes qui guident ce projet : la recherche d’innovation, la préservation de l’héritage industriel et la mise en œuvre d’orientations de développement durable. Le renouveau tertiaire inscrit dans le projet d’aménagement prévoit la création de 1400 logements neufs, des commerces et équipements pour près de 6000 salariés et à terme plus de 3000 habitants.

Des bâtiments à forte valeur patrimoniale sont reconvertis et intégrés dans des projets architecturaux contemporains. L’ancienne filature Vanoutryve devient la Plaine Images. Ce pôle dédié à l’image et au numérique accueille un incubateur de start-up à l’Imaginarium, les bureaux de la société Ankama, des plateaux de télé et un espace événementiel dans La Chaufferie. La Tossée, dans l’ancien peignage de laines du même nom, abrite l’hôtel d’entreprises du Champ Libre et les bureaux d’Union Expérience. La préservation de la cheminée est au cœur de réflexions sur la mémoire collective des lieux et ses nouveaux usages. Enfin, le Kipstadium, vaste complexe sportif et de travail, prend place dans l’ancienne brasserie Terken, aujourd’hui siège international de la marque de sports collectifs de Decathlon.

De nouveaux bâtiments à l’architecture contemporaine audacieuse viennent ponctuer ces sites réhabilités comme le CETI (Centre des Textiles Innovants), la Ruche d’entreprises de la Tossée ou le Link, édifice tertiaire, sur la Plaine Images.