Un ouvrage complexe
Le dernier tronçon du canal est réalisé en 1877, permettant la jonction de la rivière de la Marque avec le port du Sartel, à l’est de Roubaix. Le tracé fait l’objet de plusieurs projets qui aboutissent à sa mise en navigation en 1892 en quatre temps depuis le début des travaux en 1827.
Il traverse les communes de Wasquehal, Tourcoing, Roubaix, Wattrelos et Leers et est constitué de trois sections. La Marque urbaine, longue de plus de 7,5 km, relie la Deûle à Marquette-lez-Lille à l’écluse du Trieste à Wasquehal. Le canal de Roubaix proprement dit, s’étend jusqu’à la frontière belge sur environ 12,2 km. Enfin, le canal de l’Espierre, en Belgique, parcourt les 8 400 derniers mètres avant de se jeter dans l’Escaut. La voie d’eau parcourt au total 28,441 km. Compte tenu d’un important dénivelé (plus de 20 mètres), son itinéraire est ponctué de nombreux ouvrages d’art, 15 écluses – 12 en France et 3 en Belgique, des ponts, des passerelles, des maisons éclusières, etc.
Un outil industriel
Acteur essentiel de l’histoire industrielle et du développement économique de la région, le canal constitue une voie de transport indispensable entre le Bassin minier et la mer du Nord pour la circulation du charbon et du textile. En 1900, près de 6 000 bateaux y transitent, transportant 600 000 tonnes de marchandises diverses. Ce cours d’eau à vocation industrielle devient aussi rapidement un lieu de convivialité où l’on pratique le sport, où l’on canote et où l’on pêche. Dans les années 1950, il s’avère progressivement inadapté aux nouveaux gabarits et moins rentable que le rail ou la route. En 1985, alors que la production textile décline, la navigation est fermée.
Le « projet canal »
Après un projet éphémère de transformation de cette voie d’eau en route, la remise en eau est engagée en 1998, visant à aménager la jonction entre la Deûle et l’Escaut. La liaison est rendue à la navigation en 2011. La réhabilitation du canal qui se poursuit a pour objectifs le développement d’activités de tourisme et de loisirs, et de permettre le renouvellement urbain par l’aménagement des berges et de l’habitat sur son parcours.