Développer la pratique de la natation
À partir de la Ve République, l’apprentissage de la natation devient une priorité d’intérêt public. Beauvais doit s’équiper de piscines mais dans l’après-guerre, la municipalité s’attache avant tout à reloger sa population. Le bassin de natation provisoire aménagé en 1943 dans les bassins de décantation d’une ancienne usine est détruit en 1961. La municipalité n’ayant pas les moyens de construire un nouvel équipement, une piscine de plein air ouvre en 1966 grâce à l’initiative du député Marcel Dassault. Cet équipement de loisirs ne permet cependant pas de développer l’apprentissage de la natation quelle que soit la saison.
L’opération « 1000 piscines »
À la même époque, l’État souhaite créer un maillage de piscines publiques mais constate que les prix de revient de ces équipements sont très élevés et que les architectes municipaux ne sont, la plupart du temps, pas qualifiés pour ce type de construction. Ainsi en 1969, l’opération « 1000 piscines » est lancée visant à aider les communes à se doter d’équipements standardisés pour un coût modéré. Les municipalités doivent fournir le terrain et choisir un modèle de piscines parmi ceux proposés et l’État subventionne les travaux. Beauvais profite de l’opération et s’équipe d’une piscine « Caneton » construite dans le quartier Argentine en 1978 (piscine Marcel-Dassault fermée en 2015) et d’une piscine « Tournesol ».
La piscine « Tournesol »
En 1976, le conseil municipal se porte candidate pour la réalisation d’une piscine « Tournesol » dans le quartier Saint-Jean. Elle ouvre au public le 6 février 1978 et prend le nom d’Aldebert Bellier en février 1980 en souvenir d’un Beauvaisien, dernier maire de la commune libre de Saint-Jean, décédé en 1965. La piscine « Tournesol » est un équipement fabriqué en série et imaginé par l’architecte Bernard Schoeller assisté de l’ingénieur Thémis Constantinidis pour la structure. Son toit de six mètres de haut se compose d’une coupole qui s’ouvre à 120°, portée par des arches métalliques entre lesquelles se trouvent des coques en polyester percées de hublots. À l’image du tournesol, la coupole se déplace électriquement permettant une ouverture de la piscine quand le temps le permet. Elle est implantée au bord du plateau Saint-Jean avec une vue panoramique sur Beauvais. Un vaste espace vert est aménagé autour, agrémenté d’une pataugeoire, une variante du prototype proposée par Schoeller, permettant de faire de la piscine un espace de loisirs durant les beaux jours.