Aux origines de la cathédrale
Saint-Rieul a été le premier évêque de Senlis au 4e siècle, époque à laquelle trois bâtiments dont l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, l’église Notre-Dame et un baptistère existaient à la place de l’actuelle cathédrale. Après l’union des deux églises et la disparition du baptistère, en 1153, l’évêque Thibault impulse la construction de la cathédrale Notre-Dame. Les contraintes sont fortes car il s’agit d’un des diocèses les plus petits de France mais également d’un des plus pauvres, la participation financière du roi et du chapitre des chanoines étant quasiment inexistante. De plus, les limites topographiques imposées par le château royal à l’ouest, le palais épiscopal à l’est et la muraille gallo-romaine au nord ne permettent pas d’étendre la construction au-delà de 76 mètres de long. La cathédrale se compose principalement d’une nef, d’un chœur, d’un vaisseau central, de l’abside, d’un chevet à chapelles rayonnantes et du portail occidental représentant le couronnement de la Vierge.
Des opportunités de modernisation liées à l’évolution du style architectural
Édifice pourtant novateur, la cathédrale Notre-Dame est déjà dépassée au début du 13e siècles tant les progrès réalisés par l’architecture gothique sont spectaculaires. Des travaux de modernisation s’imposent alors et commencent dès 1230 avec la construction du transept, absent jusque-là. S’ensuivent l’édification du clocher ainsi que l’élévation de la flèche, chef-d’œuvre de l’architecture gothique. La cathédrale est alors transformée dans sa quasi-totalité pour correspondre au style de l’époque : le gothique rayonnant.
Au début du 16e siècle, un orage incendie la cathédrale causant des dégâts très importants. La reconstruction commence deux ans plus tard sous l’impulsion de l’architecte Martin Chambiges, aidé financièrement par Louis XII puis François 1er. En remerciement, l’évêque et le chapitre font sculpter des statues de ces souverains sur le portail sud et les armes de François 1er sur le portail nord. Entre-temps, le clocher est restauré, de nouvelles cloches sont installées, le vaisseau central est surélevé de six mètres, et enfin, la façade méridionale du transept est construite finalisant ainsi les travaux en 1560. Ces longues restaurations constituent un prétexte pour transformer une partie de la cathédrale en gothique flamboyant.
Un édifice qui traverse le temps
Pendant la Révolution, Notre-Dame reste le seul lieu réservé au culte avant d’être profané en 1793 perdant ainsi la quasi-totalité de son mobilier. Au cours du siècle suivant, des objets d’origines diverses viennent enrichir à nouveau l’édifice et lui redonnent sa splendeur comme le tableau les Pèlerins d’Emmaüs peint en 1746 par Pierre Jean-Baptiste. Si aucun autre incident n’est à déplorer au cours du 19e siècle, la cathédrale perd de sa superbe en 1914 quand une trentaine d’obus atteignent l’édifice. Malgré la destruction de tous les vitraux, la structure reste étonnamment assez bien conservée. Des campagnes de travaux régulières permettent de remettre en état le monument historique.
En 2021, la ville a entrepris la première restauration du grand orgue depuis son installation au 17e siècle ainsi que l’entretien des voûtes qui le surplombent.
Médias annexes :
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