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Le monument aux mort de la place Fernand-Marquigny, Soissons

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1935

En 1918, Soissons est une ville détruite à 80 %. Il faut la reconstruire. Il faut aussi honorer ceux qui sont tombés au front. Comme tous les villages, toutes les villes de France, Soissons va se doter d’un monument aux morts. Il trône au centre d’une vaste place et possède une histoire assez surprenante.

Le monument au centre de la place Fernad-Marquigny © Ville de Soissons

Vue générale face ouest © Ville de Soissons

Les porteurs de flamme © Ville de Soissons

L’allégorie de la Liberté © Ville de Soissons

La sentinelle © Ville de Soissons

L’exode de 1918 © Ville de Soissons

Un monument aux morts qui déchaîne les passions

Au printemps 1913, Monsieur Pétrot, conseiller général de l’Aisne, informe la municipalité de Soissons de sa volonté de respecter le souhait de son épouse récemment décédée : procéder à l’édification d’un monument destiné à évoquer les grandes dates de l’histoire de Soissons. 

Le sculpteur Paul-Albert Bartholomé, dont le monument aux morts qu’il a réalisé au cimetière du Père Lachaise en 1899 constitue l’œuvre majeure, se voit confier le projet pour Soissons.

 

De longues tractations

La Première Guerre mondiale va suspendre la réalisation du monument et en modifier profondément le programme et la fonction. Après l’armistice du 11 novembre 1918, il semble opportun, nécessaire même, de glorifier les morts de la Grande Guerre. 

L’emplacement devant recevoir le monument est remis en question. Initialement prévue place Saint-Christophe, l’édification du monument est envisagée, dans le cadre du nouveau plan d’aménagement, sur la future Place centrale devant émerger des décombres. En effet, la loi Cornudet, adoptée en 1919, oblige toute ville de plus de 10 000 habitants à mener une reconstruction selon un plan d’urbanisme clairement défini. Les tractations entre commanditaire, sculpteurs et élus locaux sont longuement discutés et le choix définitif de la Place centrale, actuelle place Fernand-Marquigny, n’est validé en commission municipale qu’en 1922. 

 

Élancement spectaculaire

L’œuvre, qui ne fait pas table rase du projet initial, sera réalisée à quatre mains : Paul-Albert Bartholomé exécute les sculptures ornant une base pyramidale tandis que son élève Raoul-Eugène Lamourdedieu assure la création des bas-reliefs du socle illustrant trois événements marquants de l’histoire de Soissons respectant en cela l’idée originelle, la légende du vase, le passage de Jeanne d’Arc, une scène représentant l’exode de 1918, la quatrième face recevant les noms des soldats morts au combat. 

Toutes ces adaptations au contexte ne déclenchent pas l’unanimité. Bien au contraire. Les délibérations du conseil municipal révèlent de féroces discussions. En effet, les anciens combattants estiment inappropriée la statue en marbre blanc devant venir couronner le monument : une femme symbolisant la Ville de Soissons sous les traits de l’épouse du sculpteur qui servit souvent de modèle à Bartholomé. Cette proposition est jugée « inadmissible » pour honorer ceux qui sont tombés au combat. Rapidement surnommée la Dame Blanche, elle est déplacée en 1935 au bout d’une allée du parc Saint-Crépin. Peu nombreux sont ceux qui aujourd’hui connaissant les raisons de la présence de cette statue monumentale dans un parc, lui aussi aménagé après la Première Guerre mondiale.

Lamourdedieu propose alors la réalisation de quatre silhouettes élancées portant une flamme. Adossées les unes aux autres, elles apportent une verticalité spectaculaire à un monument au centre d’une vaste place qui a succédé aux quartiers détruits. 

En partie basse, tels des sentinelles, deux poilus, un guerrier franc et un bourgeois du 12e siècle encadrent cet ensemble aux volumes cubiques, manière d’associer dans la pierre à la fois les premières volontés des commanditaires et l’impérieuse nécessité d’un monument destiné à honorer les Soissonnais tombés sur les champs de bataille entre 1914 et 1918. Le monument est inauguré le 21 juillet 1935 par Albert Lebrun, président de la République. Il inaugure le même jour, un autre monument, celui en l’honneur de l’œuvre des Coopératives de Reconstruction… place Saint-Christophe.

SOISSONS

Soissons naît dans les méandres de la rivière Aisne. Axe de circulation, voie économique, la rivière compose la colonne vertébrale de la cité. La rive droite doit sa notoriété à la puissante abbaye Saint-Médard, lieu de sépulture des descendants de Clovis. L’essentiel de la ville se développe rive gauche autour d’un patrimoine monastique imposant, expression d’un art gothique particulièrement dynamique. Mais Soissons est également une ville à la physionomie redessinée après la Première Guerre mondiale qui depuis affirme un attachement particulier au renouvellement urbain et à la qualité architecturale.

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