Un hôtel particulier classique en haute ville
Le vicomte François-Théodore Désandrouin, propriétaire à Hardinghen d’une verrerie et du château, décide en 1777 de la construction à Boulogne d’un hôtel particulier. Il en confie les plans à l’architecte boulonnais Giraux Sannier (1721-1804) et le fait édifier au centre de la haute ville. L’édifice à la façade néo-classique en pierre se détache de la typologie bâtie environnante composée d’une maçonnerie en moellon de grès et de pierre calcaire pour les encadrements. La façade de l’hôtel se compose d’un soubassement en pierre marbrière, de pilastres d’ordre colossal, d’un fronton aux armes du propriétaire encadré de balustres. Une cour intérieure permet d’accueillir un équipage et détermine un plan en U. Un large escalier de pierre avec une rampe de fer forgé conduit au premier étage où se déploie une enfilade de pièces d’apparat : une antichambre, une salle à manger, un salon de compagnie, une chambre et un cabinet. Ces dernières ont conservé en partie leur décor néo-classique. Le second étage comprend quatre petits appartements privés.
La résidence de Napoléon
Alors que le Premier Consul Bonaparte planifie l’invasion de l’Angleterre avec l’installation du Camp de Boulogne entre 1803 et 1805, il séjourne dans l’hôtel en 1803 avec l’Etat-major de l’Armée des Côtes et de l’Océan. Il s’y rend de nouveau en 1810, accompagné de l’impératrice Marie-Louise. Son aménagement intérieur est alors mis au goût du jour avec un décor de style Empire, aujourd’hui encore visible dans la chambre du premier étage. L’hôtel sera désormais appelé Palais impérial. L’Empereur revient une dernière fois à Boulogne en 1811 et y annonce son renoncement à l’invasion de l’Angleterre, déclaration faite dans le palais impérial.
L’hôtel Désandrouin au 20e siècle
L’hôtel est occupé en 1939 par les allemands et affecté en 1941 aux services de la sous-préfecture. Il est inscrit au titre des monuments historiques en 1946, puis classé en 1984. Il devient la propriété du district de Boulogne en 1993 pour être occupé en 1998 par la Maison de la Recherche de l’Université du littoral-Côte d’Opale. Depuis 2016, la Communauté d’agglomération du Boulonnais le met à disposition de la ville de Boulogne-sur-Mer pour des manifestations culturelles.