Briques et tuiles, matériaux de la révolution industrielle
Si leur utilisation est ancienne, il faut cependant attendre les mouvements hygiénistes du 19e siècle pour voir une production industrielle se développer dans le Beauvaisis. La région est alors l’un des plus importants centres de fabrication en France, diffusant sa production au-delà des frontières nationales. L’essor de cette industrie est rendu possible grâce aux progrès techniques permettant une production quantitative et au développement du chemin de fer.
À Beauvais, les briqueteries s’implantent à partir de 1850-60. On en recense notamment sur le plateau Saint-Jean et à Saint-Just-des-Marais. D’autres sont installées dans les communes du Beauvaisis, dont trois à Allonne. Quant aux tuileries, elles s’implantent à partir de 1870 dans les communes environnantes telles Auneuil, Saint-Paul ou encore Ons-en-Bray. À partir de 1960-70, avec la crise du bâtiment, s’amorce progressivement le déclin de ces industries locales. Seule la briqueterie Dewulf, à Allonne et Sommereux, reste aujourd’hui en activité dans le Beauvaisis.
Une utilisation constante jusqu’à aujourd’hui
À partir du 3e quart du 19e siècle, de nouveaux espaces urbains bordés de maisons de briques voient le jour. Ainsi, une ceinture de boulevards remplace l’ancienne enceinte médiévale et d’importantes maisons bourgeoises s’y installent comme c’est le cas également le long de l’avenue Victor-Hugo percée vers 1880. Elles ont souvent été construites par des architectes locaux comme les Bordez, Laffineur et Lévêque qui ont collaboré avec les céramistes du territoire (Charles Gréber, manufactures Boulenger et Colozier), faisant de ces rues, de véritables petits musées urbains.
Après les destructions de la Seconde Guerre mondiale, la brique et la tuile continuent d’être utilisées dans l’architecture de la Reconstruction. La brique, par le seul jeu de sa mise en œuvre, permet d’animer une façade. Elle se décline aussi en simple matériau de revêtement comme sur la place des Halles.